Un an après une première rencontre, lors de laquelle les
éleveurs français ont été accueillis en Italie, c’est au tour des éleveurs
italiens d’être reçus dans les Alpes-de-Haute-Provence du 27 au 29 septembre
2012. Cette visite se déroulait dans le cadre du programme de coopération
transfrontalière ALCOTRA et la mise en place de Plans Intégrés
Transfrontaliers. La délégation italienne était composée de 7 éleveurs, 2
ingénieurs pastoralistes de l’Université de Turin et une technicienne du Parc
Alpi Marittime. Cette visite a permis de nombreux échanges à l’occasion de
visites de terrain. Ainsi le dispositif français de mesures
agri-environnementales a été présenté in situ dans le Parc national du
Mercantour, avec les éleveurs et le garde du Parc concernés. L’organisation de
la transhumance a également fait l’objet d’échanges enrichissants.
La visite s’est poursuivie par la découverte de la ferme
expérimentale ovine du lycée agricole de Carmejane, un exemple intéressant de
lien entre l’enseignement et le monde professionnel agricole ainsi que de
cogestion dans les décisions sur les travaux d’expérimentations. Au programme,
chargé malgré le temps incertain, figurait aussi la visite de l’abattoir local
de Seyne-les-Alpes et de son atelier de découpe permettant de valoriser les
produits par la vente directe. Les éleveurs bovins et ovins de Seyne
conditionnent leurs carcasses en paquets de 10 kg, et les vendent
directement aux particuliers sur Lyon, Grenoble, Marseille, ou encore
Montpellier. Sans oublier bien sûr les visites consacrées à deux exploitations
individuelles, l’une dans les Préalpes de Digne avec 350 brebis Mourrerous pour
la viande et 50 chèvres Saanen pour la fabrication de fromage. La deuxième se
situe en haute-montagne dans la vallée de l’Ubaye, également avec deux
ateliers ; le père s’occupe de 400 brebis de race Communes et valorise ses
agneaux en Label rouge « agneau de Sisteron » ; les fils développent
un atelier de fabrication de confiture et pâtisserie à base de petits fruits
rouges.
Les échanges ont convergé vers l’intérêt pour les éleveurs
de développer un partenariat avec des structures gestionnaires de territoire,
comme les deux Parcs nationaux de part et d’autre de la frontière, comme
vecteur de développement de l’économie locale valorisant une nature préservée.
La grande diversité des initiatives locales de valorisation des produits sur
des circuits courts a également fait l’objet d’un partage d’expérience prometteur
pour l’avenir.
Pour en savoir plus : dbaron@cerpam.fr
et sgole@cerpam.fr