Le 27 septembre 2011, la traditionnelle matinée technique précédant l’assemblée générale du CERPAM proposait un thème inédit : celui de la valorisation des parcours méditerranéens par l’élevage caprin laitier. Avec la mise en place des signes de qualité pour les productions fromagères fermières, avec le développement des installations basées sur les parcours et les espaces boisés, le CERPAM a en effet engagé depuis trois années un nouveau programme destiné à fournir pour ce type d’élevage un référentiel de gestion pastorale, combinant alimentation des troupeaux et durabilité de la ressource. Cofinancés par le Conseil Régional et le Feader, les travaux sont conduits dans le cadre de l’Unité commune de Programme « Pastoralisme méditerranéen » en partenariat avec les services pastoraux de Languedoc-Roussillon et Corse, les techniciens caprins des Chambres d’Agriculture, l’Institut de l’Élevage et l’INRA. Ils prennent appui sur un réseau d’une douzaine d’exploitations de référence ; l’une d’entre elles, celle de M. Thierry Faure, sur la commune de Mimet dans les Bouches du Rhône, accueillait la restitution des premiers résultats obtenus. 140 personnes ont ainsi répondu à l’invitation du CERPAM, comme à l’habitude de toutes provenances professionnelles et géographiques.
Cette exploitation « très grand pastorale » prélève l’essentiel des besoins annuels du troupeau sur parcours (75 %) avec moins de 20 kg de foin distribué par chèvre et par an. Un système cohérent avec une production certes limitée avec des chèvres du Rove (300 litres par an et par chèvre), mais un effectif important et une très bonne valorisation commerciale des produits. La technicité et le savoir-faire de l’éleveur ont été mis en avant dans sa capacité à valoriser la broussaille, tout en assurant son renouvellement dans la durée. Avec les autres fermes du réseau, ce sont ainsi les références de stratégies pastorales et les niveaux de ressource des milieux boisés et embroussaillés qui ont été présentées. En complément, les éleveurs de l’Association de la chèvre du Rove ont aussi expliqué leur combat pour la sauvegarde de la race et la labellisation de son produit phare, la brousse du Rove. Enfin, la contribution du pâturage caprin à la protection des forêts contre l’incendie, dans le cadre d’un contrat agro-environnemental a été présentée avec les forestiers. Ce fut le moment pour rappeler aussi l’évolution positive du code forestier en matière de pâturage caprin en forêt, enfin de montrer l’insertion raisonnée de l’activité pastorale dans le Plan simple de Gestion d’une propriété privée. La conclusion a été donnée par l’intervention des collectivités territoriales (Conseil général des Bouches du Rhône, Communauté du Pays d’Aix) soulignant leur intérêt et leur implication concrète dans ces démarches.