Imaginez des pins sylvestres, enlevés de la base au sommet pour un broyage intégral en bord de piste, sans houppiers ni autre rémanents, pas de broyage à faire, une pelouse quasi intacte ; beaucoup d’herbe quelques mois seulement après et les brebis dedans…Pas d’explosion de ronces ou autres épineux sur un broyat avant la réinstallation de l’herbe. Le rêve pour tout bon berger ou pastoraliste ? La plaquette serait-elle l’avenir pour les débroussaillements pastoraux de pins sylvestres ?
A Fontmartine, sur la commune de la Rochegiron, territoire à la fois d’une association syndicale libre de propriétaires et d’une unité pastorale semi-boisée. Ce type de travail a été réalisé pour combiner plusieurs enjeux : exploitation forestière (hêtres et pins), restauration de pelouses à brome (intérêt pastoral et écologique), restauration de trouées (intérêt paysager, DFCI et pastoral sous forme de zones de récupération pour le troupeau).
Si le changement sur le terrain est remarquable, il reste à établir le bilan économique précis de l’opération pour voir si l’exploitant forestier pourra reproduire ce type de chantier. Heureusement, la filière plaquette est étudiée de près par de nombreux partenaires. Si la rentabilité n’est pas encore acquise, est-il envisageable de réemployer des crédits alloués à la DFCI ou au débroussaillement pastoral, notamment dans certains peuplements malvenants ? Il faudrait alors décloisonner les sources de financements et établir des synergies profitables au milieu naturel et présentes de tous temps dans l’économie méditerranéenne. La charte forestière, cadre de cette remise en valeur globale, pourrait devenir le vecteur de cette nouvelle économie associant étroitement des filières jusqu’ici traitées séparément. A suivre donc.
Pour en savoir plus : bbeylier@cerpam.fr