lundi 10 octobre 2011

Var : diagnostics de vulnérabilité sur le camp militaire de Canjuers

Le CERPAM a présenté le 8 avril 2011 lors du Comité Loup départemental les résultats des premiers diagnostics de vulnérabilité réalisés dans le Canjuers. En effet, la recrudescence des attaques de loups depuis 2009 a conduit les éleveurs à demander ces diagnostics pour envisager la réalisation d’équipements pastoraux et modifier la gestion pastorale, dans l’objectif de réduire l’impact de la prédation sur les troupeaux. Les quatre diagnostics réalisés concernent 10 exploitations, regroupées en 3 groupements pastoraux, sur une surface pastorale de 15 000 ha (environ 50 % de la surface pastorale du camp militaire. Ces études mettent en évidence l’extrême vulnérabilité des systèmes d’élevage liée à une mise en reproduction en plein air et à la présence de nombreux lots d’animaux disséminés sur l’ensemble du territoire pastoral en toute saison. La pratique dominante d’une conduite du pâturage en lâcher dirigé et des couchades libres en milieu souvent fermé explique également l’importance des attaques. L’activité militaire en plein accroissement a été prise en compte afin de permettre une bonne compatibilité entre les mesures proposées et les contraintes liées aux manoeuvres.
Les préconisations comprennent l’abandon du pâturage de certains secteurs pendant la période hivernale et le repli en bâtiments d’élevage (à construire), le remplacement de la pratique du lâcher-dirigé par celle du gardiennage (à financer) et la mise en place de parcs de regroupement nocturne. La construction de parcs d’appui au gardiennage et de parcs de pâturage doit permettre le pâturage nocturne pendant l’été et maintenir l’utilisation de secteurs trop embroussaillés qui ne permettent pas le gardiennage. D’importants travaux d’ouverture de milieux (coupes de bois, débroussaillement, feu dirigé) sont nécessaires pour faciliter le travail des chiens de protection dans les secteurs les plus sensibles. Le Préfet du Var, qui présidait le comité, a demandé à ses services la mise en oeuvre rapide de ces prescriptions avec les éleveurs, l’ONF et l’Autorité militaire. Ce plan d’action, nécessitant un lourd investissement estimé à près de 90 000 € par exploitation, va bouleverser les pratiques pastorales des éleveurs. Les éleveurs prêts à s’engager dans cette voie ont néanmoins fait remarquer les limites de ces mesures : le report des attaques sur les troupeaux des éleveurs voisins qui ne sont pas encore affectés par la prédation et les facultés d’adaptation rapide des loups. Ils souhaitent que des actions de régulation soient mises en oeuvre en parallèle aux efforts conséquents qu’ils ont engagés.
Pour en savoir plus : pthavaud@cerpam.fr