vendredi 18 novembre 2011

Bouches-du-Rhône : une installation caprine laitière basée sur la traite mobile


Les élevages caprins laitiers pastoraux sont habituellement sédentaires, les parcours s’organisant autour du siège d’exploitation qui, de façon optimale, regroupe en un même lieu bâtiment d’élevage, salle de traite et fromagerie. Mais la traite mobile peut favoriser une installation, comme celle en 2009 de deux jeunes éleveurs, Sylvain et Virginie Gillet dans les Alpilles, avec 80 chèvres du Rove. Ne disposant que de moins de 2 ha en propriété dans la plaine, ils ont pu trouver à distance 200 ha de parcours en colline mis à disposition par la commune d’Aureille et un propriétaire privé très motivé pour faciliter l’installation de jeunes éleveurs. C’est ainsi une mini-transhumance qui s’est mise en place grâce à un équipement de traite mobile. En automne-hiver, pendant la chasse, le troupeau est mené dans la plaine sur 10 ha de surfaces fourragères de bonne qualité et de friches. L’agnelage se déroule en janvier sur le siège d’exploitation qui comprend la bergerie-tunnel, la fromagerie (algeco) et le local de vente

Puis une fois la chasse fermée et les cabris capables de suivre le troupeau, le troupeau part début mars en colline à 7 km de l’exploitation. Sur le privé, les éleveurs ont installé une deuxième bergerie-tunnel et un parc de contention mobile, complétés par un quai de traite de 12 places et une machine à traire mobile à 4 faisceaux, alimentée par un groupe électrogène. Après la traite quotidienne unique du matin, un premier lavage de la machine à traire est réalisé à l’eau froide. Il faut pour cela amener un bidon d’eau ! Puis la machine à traire et le lait sont acheminés à la fromagerie, avec un 4*4 et une remorque fabriquée par l’éleveur. L’abreuvement du troupeau est réalisé par l’acheminement d’une citerne de 2000 l tractée par  tracteur, 2 fois par semaine en plein été. 100 à 120 kg de foin sont amenés et distribués par chèvre pendant les 6 mois de colline, principalement pendant les jours de mauvais temps et au cœur de l’été. Le troupeau est gardé quotidiennement par Sylvain, Virginie s’occupe de la fabrication et de la commercialisation. Mais le mauvais état de la piste dégrade la machine à traire… il est donc prévu l’année prochaine de redescendre seulement les flexibles au siège d’exploitation, pour lavage complet, à l’aide d’une pompe à vide achetée d’occasion. Un bel exemple de la capacité d’adaptation de l’élevage pastoral et de l’inventivité de nouveaux éleveurs !

Pour en savoir plus : sdebit@cerpam.fr