mercredi 25 janvier 2012

Régional : beaucoup à faire encore pour la modernisation des cabanes pastorales


Depuis plus de trente ans, une politique forte est menée sur la région en faveur de la modernisation des conditions d’hébergement des bergers, en alpages comme dans les autres types d’espaces pastoraux. Elle associe les moyens financiers du Conseil régional, de l’Union européenne, des Conseils généraux, et elle s’adresse aux investissements d’intérêt collectif portés par les communes, les groupements pastoraux, l’ONF, les associations foncières pastorales. Où en est-on aujourd’hui de cet effort important et continu ? Pour répondre à cette question, le CERPAM vient d’achever une base de données sur les cabanes pastorale de la région, avec le soutien financier du Conseil régional et du Feader. Grâce à un serveur informatique mis en service avec la collaboration de la FRGDS PACA, cette base de données constitue maintenant un outil mutualisé entre les opérateurs techniques et les institutions de financement public des projets.



Sont ainsi répertoriées 1070 cabanes pastorales, dont 784 sont utilisées, essentiellement en alpages, avec des durées d’occupation variant de moins de 15 jours à plus de 120 jours. 70 % d’entre elles appartiennent aux communes, 23 % sont en propriété privée et 7 % en propriété domaniale. Près de la moitié ne disposent que d’un accès pédestre, ce qui donne toute sa justification aux opérations groupées annuelles d’héliportages, tant pour la réalisation des travaux sur les cabanes que pour les approvisionnements de base nécessaires à la saison d’estive.
60 % des cabanes utilisées présentent un état du bâti satisfaisant, mais 32 % nécessitent des interventions limitées ; 8 % (soit 65 cabanes) sont notées en état délabré et imposent de gros travaux de réhabilitation des structures mêmes de la cabane (fissurations, étanchéité, isolation, couverture, …). C’est plus souvent le cas pour les cabanes en propriété privée, dont 20 % sont en état délabré. 42 % des cabanes utilisées ne disposent que d’une pièce à vivre, 58 % possèdent 2 pièces et plus. 40 % sont alimentées en eau à l’intérieur de la cabane ; 13 % sont notées sans aucun point d’eau, même à proximité. Les équipements photovoltaïques progressent et permettent d’assurer l’éclairage, la conservation des aliments, la recharge du téléphone portable dans 55 % des cabanes. En revanche, les installations sanitaires restent encore trop rares : moins d’un quart des cabanes disposent de douche et wc. En bilan d’ensemble, on ne compte encore que 80 cabanes principales – et donc utilisées au moins pendant 30 jours et plus - qui répondent à tous les critères souhaitables pour ce type d’hébergement, outre le bon état de leur bâti : au moins 2 pièces, alimentation en eau à l’intérieur ou à l’extérieur à distance de moins de 50 m, alimentation en énergie, présence de douche et wc. Les projets d’investissement ne manquent pas, ce sont les capacités de financement public qui sont limitatives. Si au fil du temps de nombreuses améliorations ont été
apportées, il reste donc encore beaucoup à faire, en n’oubliant pas les cabanes en propriété privée, jusqu’à présent absentes des politiques publiques et pour lesquelles le retard à combler reste conséquent. Souhaitons alors que la prochaine génération du Plan de développement rural, cofinancé sur la période 2014-2020 par les fonds nationaux et européens, permettra de poursuivre l’effort, et si possible de l’amplifier, à destination des projets aussi bien collectifs que privés.

Pour en savoir plus : jplegeard@cerpam.fr