Les statistiques nationales définitives pour 2011,
disponibles en fin de printemps 2012, montrent une nouvelle et forte
augmentation des attaques. Ce sont ainsi 1324 attaques et 4921 victimes qui
sont reconnues après constat et indemnisées au titre du loup, dont 4717 ovins, 170 caprins, 16 bovins, 11 équins, 6 chiens
et 1 alpaga. Si les très importants efforts de protection engagés par la
majorité des éleveurs (en bleu sur le graphique) ont pu un temps freiner cette
évolution entre 2006 et 2008, on observe depuis trois ans une nouvelle et très
forte hausse des pertes (en rouge). Les attaques ne concernent pas seulement
les alpages, mais aussi les pâturages des exploitations, jusqu’à proximité des
bâtiments. La moindre taille et la multiplicité des lots d’animaux y rendent
beaucoup plus difficile leur protection. Cette nouvelle flambée témoigne pour
partie de l’extension continue des territoires occupée par les loups :
quatorze départements sont désormais touchés par les attaques. Mais 96 % des
pertes en 2011 concernent les huit départements alpins "historiques",
où la prédation a encore augmenté de 13 % depuis 2010, ce qui démontre aussi à
quel point les loups sont capables de s’adapter aux défenses que l’on essaye de
dresser entre les troupeaux et eux.
Il
est particulièrement inquiétant pour notre région de constater que 70 % du
total national des attaques se concentrent sur seulement trois
départements : Alpes-Maritimes, Alpes-de-Haute-Provence, Var. Les
départements méditerranéens sont donc de loin les plus touchés par la
prédation. En effet, le climat clément permet un pâturage la plus grande partie
de l’année, et donc une exposition aux loups beaucoup plus longue ; et les
parcours sont souvent, par nature, embroussaillés et boisés, augmentant le
risque d’attaques. Sur le terrain, on constate un malaise croissant des
éleveurs face à cette situation qui se dégrade malgré les importants efforts de
protection engagé.
Pour en
savoir plus : secretariat@cerpam.fr