vendredi 3 août 2012

Loups : une augmentation inquiétante de la prédation en France en 2011


Les statistiques nationales définitives pour 2011, disponibles en fin de printemps 2012, montrent une nouvelle et forte augmentation des attaques. Ce sont ainsi 1324 attaques et 4921 victimes qui sont reconnues après constat et indemnisées au titre du loup, dont 4717 ovins,  170 caprins, 16 bovins, 11 équins, 6 chiens et 1 alpaga. Si les très importants efforts de protection engagés par la majorité des éleveurs (en bleu sur le graphique) ont pu un temps freiner cette évolution entre 2006 et 2008, on observe depuis trois ans une nouvelle et très forte hausse des pertes (en rouge). Les attaques ne concernent pas seulement les alpages, mais aussi les pâturages des exploitations, jusqu’à proximité des bâtiments. La moindre taille et la multiplicité des lots d’animaux y rendent beaucoup plus difficile leur protection. Cette nouvelle flambée témoigne pour partie de l’extension continue des territoires occupée par les loups : quatorze départements sont désormais touchés par les attaques. Mais 96 % des pertes en 2011 concernent les huit départements alpins "historiques", où la prédation a encore augmenté de 13 % depuis 2010, ce qui démontre aussi à quel point les loups sont capables de s’adapter aux défenses que l’on essaye de dresser entre les troupeaux et eux.
Il est particulièrement inquiétant pour notre région de constater que 70 % du total national des attaques se concentrent sur seulement trois départements : Alpes-Maritimes, Alpes-de-Haute-Provence, Var. Les départements méditerranéens sont donc de loin les plus touchés par la prédation. En effet, le climat clément permet un pâturage la plus grande partie de l’année, et donc une exposition aux loups beaucoup plus longue ; et les parcours sont souvent, par nature, embroussaillés et boisés, augmentant le risque d’attaques. Sur le terrain, on constate un malaise croissant des éleveurs face à cette situation qui se dégrade malgré les importants efforts de protection engagé.


Pour en savoir plus : secretariat@cerpam.fr