Le territoire
du camp militaire de Canjuers dans le Var constitue une entité écopastorale
originale, constituée d’un vaste plateau karstique dominé par des formations
steppiques remarquables à stipe, mais aussi des boisements à chêne blanc et pin
sylvestre qui tendent à coloniser cet espace à partir des zones périphériques.
Trois activités dominent ce territoire, le camp militaire le plus vaste
d’Europe, l’exploitation forestière (15 000 à 20 000 m3/an), enfin l’élevage avec une trentaine d’exploitations
installées dans les vallées qui ent-ourent ce territoire. Ces exploitations
utilisent plus de 20 000
ha d’espaces naturels soit les 2/3 de la surface du camp
militaire. L’Office National des forêts gère les activités forestières et
pastorales du camp militaire et a mis en place depuis de nombreuses années des
conventions de pâturage qui lient l’Armée et les éleveurs. L’ONF a ainsi
souhaité un diagnostic sur la valeur des parcours, les modes de gestion
envisageable, les contraintes, afin de pouvoir réviser de manière équitable les
prix des conventions de pâturage en conformité avec l’Arrêté préfectoral du
Var.
Depuis quelques années en effet, la multiplication des attaques de trou-peaux dues au loup et l’augmentation de l’activité militaire ont eu de forts impacts sur l’activité pastorale. Le CERPAM a expertisé prés de 20 000 ha de parcours et réalisé auprès des éleveurs une enquête détaillée sur leur système d’élevage et la conduite de leurs troupeaux sur le camp militaire. Une cartographie précise sous format SIG des unités pastorales et des grands types de milieux pastoraux répartis en 5 classes de valeur pastorale a été réalisée. Pour chaque unité une proposition de révision de prix a été établie à partir du barème de l’arrêté préfectoral avec une pondé-ration de 40 à 80 % en fonction du niveau de contraintes occasionné par les activités militaires.
Pour en savoir plus : pthavaud@cerpam.fr