mercredi 21 janvier 2015

Alpes – Maritimes : diagnostics pastoraux en Haute -Tinée



Au cœur du Mercantour, la Haute-Tinée est une vallée où l’élevage est traditionnellement très présent et où la biodiversité est d’une richesse exceptionnelle. Au carrefour des enjeux de biodiversité et des activités d’élevage, deux diagnostics pastoraux ont été réalisés en 2014, l’un pour le compte de la Métropole Nice-Côte d’Azur en tant qu’opérateur Natura 2000 sur un site de Saint-Dalmas-Le-Selvage, le second à la demande du Parc national du Mercantour sur la commune de Sains-Etienne-de-Tinée. Le site de Pra-Gazé recèle une rareté botanique, la spectaculaire dracocéphale d’Autriche. Sa pérennité est liée aux pratiques agropastorales ayant toujours existé sur le site, entre prairies de fauche et pâturage, mobilisant troupeaux ovins et bovins. Le diagnostic a permis de rechercher le mode de gestion adapté à cet enjeu majeur de biodiversité, et les actions complémentaires d’ouverture du milieu à mener avec une grande prudence.
Le petit alpage de Ténibre a vu sa cabane entièrement rénovée par la Commune. Il s’agit d’un vallon de haute altitude, très encaissé et au relief par endroit lunaire. Son accès n’est pas simple, puisqu’il demande près d’une heure de marche depuis
 
l’extrémité de la piste carrossable la plus proche – une contrainte qui n’est pas rare en alpage. L’alpage n’est plus utilisé depuis quelques années. Sa gestion est soumise à diverses contraintes en raison des enjeux environnementaux (zones humides, lagopède) et de la menace du loup, avec notamment un gardiennage et un regroupement nocturne difficiles à assurer. Pourtant, ce petit alpage serait attractif pour un troupeau de brebis d’environ 500 têtes au cœur de l’été. Mais le relief tourmenté et la végétation très éparse imposent de laisser les brebis chercher leur pitance par petits groupes dans ce vallon de haute-montagne.

Une pratique traditionnelle pour des troupeaux de taille limitée, désormais impraticable face à la somme des contraintes. Ce diagnostic original pose la question de l’avenir d’unités pastorales marginales dans un contexte de forte prédation…
Pour en savoir plus : algouty@cerpam.fr