mercredi 25 janvier 2017

A l’étranger aussi : loups et éleveurs en Allemagne



En Allemagne aussi, la multiplication rapide des meutes de loups pose des problèmes majeurs, notamment à l’élevage de plein air. La rapidité de l’expansion de l’espèce explique qu’une politique adaptée de protection des troupeaux n’ait pu encore s’organiser à grande échelle dans les différents länder concernés. Et c’est désormais la question de la sécurité des personnes qui se posent en Saxe comme en Basse-Saxe : en 2016, deux décisions d’abattage de loups ont été prises en raison d’une familiarité trop proche avec des personnes humaines considérée comme l’émergence d’un risque nouveau.

L’inquiétude des organisations d’élevage allemandes face à la multiplication des attaques sur leur bétail s’est traduite par la réalisation d’un film dans lequel il est largement fait appel au retour d’expérience français, l’arrivée des loups dans notre pays précédant de dix ans la colonisation de l’Allemagne. Le 14 décembre 2014, la Förderverein der Deutschen Schafhaltung présentait la première de ce film,  intitulé Weidetierhaltung : Geliebt. Gewollt. Geopfert (Pastoralisme : voulu, aimé, sacrifié)  au public à Hanovre. A cette occasion, le CERPAM a présenté une intervention présentant l’expérience française acquise depuis plus de vingt ans : la mise en œuvre massive de la protection des troupeaux, dans un cadre de protection stricte des loups, n’a pas permis de faire baisser le nombre de têtes de bétail tuées
 
par loup dans la durée. En effet, des loups strictement protégés apprennent l’innocuité des moyens de protection à leur égard et sont encouragés à insister et à les contourner. La mise en œuvre d’une régulation des loups en même temps qu’une politique de protection des troupeaux est ainsi nécessaire pour l’efficacité de cette dernière. Cette expérience française a été largement reprise dans la presse allemande, notamment la Norddeutscher Rundfunk (TV) et Der Spiegel.

                                                                                    
Pour en savoir plus : secretariat@cerpam.fr