Les surfaces
pastorales à composante ligneuse (bois pâturés, landes, garrigues,...) occupent
à elles seuls près de 20 % du territoire de la région Provence Alpes Côte
d’Azur ! Si elles occupent une part importante de l’ensemble des surfaces
pastorales régionales, en est-il de même de leur contribution à l’alimentation
des troupeaux ? Sont-elles correctement prises en compte dans les
modalités d’application de la Politique Agricole Commune ? Afin de
répondre à ces questions, une étude a été réalisée en 2016 en partenariat avec
le Forum européen pour le Pastoralisme et la Conservation de la Nature (FEPCN).
Les travaux ont porté
sur un double panel de situations d’élevages utilisant des surfaces
ligneuses : d’une part, un échantillon spécifique de 23 exploitations
provenant des 6 départements de la région et faisant l’objet d’une enquête
approfondie ; d’autre part, un panel de 15 exploitations issu des travaux
menés entre 2013 et 2015 sur l’adaptation des exploitations pastorales au
changement climatique sur le Pays d’Aix, les Préalpes d’Azur, de Castellane et
Canjuers, sur le Luberon et le Ventoux, ainsi que dans les travaux conduits sur
la valorisation des parcours par les systèmes caprins méditerranéens. Ce sont
ainsi 38 exploitations qui ont pu être analysées à partir de l’outil
« Stratpasto » conçu par le Service pastoral de la Chambre Régionale
d’agriculture d’Occitanie, l’IDELE et le CERPAM.
Cet outil permet
d’établir un certain nombre de critères synthétiques sur les stratégies
d’alimentation mises en œuvre et sur les différents
niveaux de couverture des besoins par le pâturage (taux de pâturage), par les
parcours (taux de pastoralisme) et enfin de la part assurée par les surfaces à
composante ligneuse.
Sur le panel
d’exploitations étudiées, 83 % des besoins sont couverts en moyenne par le
pâturage, 65 % de ces mêmes besoins couverts par le pâturage des parcours,
toutes espèces et tous systèmes confondus. Les surfaces à composante ligneuse
couvrent quant à elles 42 % des besoins des troupeaux, gage de la part qu’elles
représentent dans les ressources alimentaires. Le taux moyen d’admissibilité,
une fois déduites les surfaces éliminées par le prorata, s’élève à 49 % des
surfaces à caractère ligneux utilisées par les troupeaux de l’ensemble de ces
exploitations. Ces résultats permettent d’illustrer le caractère agricole incontestable
des surfaces à composante ligneuse des systèmes pastoraux méditerranéens et des
Alpes du Sud. Mais se pose alors toute la question de l’impact des nouvelles
règles d’admissibilité de ces parcours ligneux qui affectent les éleveurs
pastoraux qui mobilisent ces surfaces.
Pour en savoir plus : secretariat@cerpam.fr