Le 14 novembre 2017 à
Rodez, se déroulait sous la présidence de M. le Préfet la restitution
officielle de l’étude menée par l’INRA et SupAgro Montpellier avec la
participation du CERPAM, intitulée : « L’adoption des moyens de
protection des troupeaux sur le territoire des Grands Causses permettrait-elle
aux systèmes d’élevage ovins de rester viables face à l’arrivée des loups
? ». Ce travail de recherche, mené à l’initiative de la Préfecture de
l’Aveyron dans un contexte de prédation soudaine, concerne 45 communes du
sud-est du département. Elle se place en anticipation d’une éventuelle présence
régulière de loups dans le département, premier département moutonnier de
France. Le périmètre étudié présente un intérêt scientifique par sa diversité
de milieux et de systèmes d’élevage basés sur le pâturage, dont plusieurs se
retrouvent également dans d’autres régions françaises.
Les résultats montrent que la mise en œuvre de la protection modifierait
le fonctionnement et les performances des élevages, les plus pâturants étant
les plus impactés ; elle alourdirait le travail des éleveurs et nécessiterait
le recours à du salariat. Les scenarii de repli important ou total en bergerie
impacteraient très fortement la viabilité économique des élevages. L’ampleur
des moyens de protection nécessaires pour protéger tous les lots d’animaux au
pâturage a été chiffrée pour les 315 exploitations : 3 400 kilomètres de
clôtures fixes sécurisées, 2 850 chiens et 74 salariés. Le coût annuel moyen de
la protection par élevage serait de 24 000 euros (scenario conduite de troupeau
non modifiée) ou 20 000 euros (conduite de troupeau modifiée a minima, afin de
réduire les coûts de protection). Compte tenu de la prise en charge partielle
par le plan loup 2013-2017 du coût de protection, entre 25 et 40 % des élevages
laitiers seraient sous le seuil de viabilité économique. Enfin, la mise en
œuvre de la protection dans les élevages aurait des conséquences néfastes sur
les paysages et la biodiversité inféodée aux milieux ouverts, ainsi que sur la
dynamique agricole locale.
Pour en savoir plus :
lgarde@cerpam.fr