Les Rencontres
Internationales des Acteurs de l’agro-sylvo-pastoralisme méditerranéen (RIAAM)
se sont déroulées du 17 au 20 octobre 2017 entre Montpellier et Florac. Les
visites de terrain furent plutôt des rencontres avec des éleveurs que la
contemplation des beaux paysages classés par l’UNESCO, car pluie et brouillard
se sont invités... mais aucun pastoraliste digne de ce nom n'aurait pu se
plaindre de cette arrivée d'eau tant
attendue !
De multiples
présentations et ateliers de travail ont permis de débattre sur des thèmes tels
que les marchés et les filières, le
changement climatique, la transmission des savoirs, les dynamiques de
territoires en faveur du pastoralisme et enfin la prédation.
Le CERPAM est
intervenu sur l’adaptation au changement climatique, en complément
d’intervenants égyptiens et algériens permettant d’élargir notre vision des
choses à l'autre rive de la Méditerranée. Le CERPAM a ainsi présenté les
travaux de caractérisation de profils d’alimentation d'exploitations ovines ou
caprines de systèmes pastoraux des Alpes du Sud appuyés sur l’outil développé
en commun avec nos collègues d’Occitanie et l’Idele, StratPasto. L’objectif est
de mesurer les marges de manœuvre et les capacités d’adaptation en mesurant la
place de toutes les ressources disponibles (notamment les ligneux). Une action
complémentaire aux travaux spécifiques menés dans le programme Alpages
Sentinelles, l’ensemble permettant aussi d’interroger l’articulation entre
alpage et exploitation dans les stratégies d’adaptation aux aléas climatiques.
La journée s'est
conclue par une soirée ouverte au public à Florac où le bel ouvrage
« Terres pastorales » coédité par le Conservatoire des Espaces
Naturels de Languedoc-Roussillon et les Editions du Rouergue, auquel le CERPAM
a apporté sa contribution, a été présenté. Clou de la soirée, des témoignages
de jeunes éleveurs albanais, lozériens et espagnols, ont été suivis du clip
très entrainant des « ganaderas en red », éleveuses espagnoles en
réseau, qui ont détourné le tube despacito. Malgré les nuages qui obscurcissent
l'avenir du pastoralisme, ces jeunes « mujeres al viento », femmes
dans le vent, vous filent vraiment la pèche !
Et s'ouvre ainsi toute une réflexion sur le rôle des portables
et des réseaux sociaux pouvant rompre l'isolement trop souvent imposé par ce
métier des grands espaces.