Dans le cadre de son
action de promotion et de diffusion des acquis sur le pastoralisme et la
Défense des Forêts contre les Incendies (DFCI), le Cerpam a organisé le 15 juin
une matinée d’échanges et de restitution sur le thème « Pâturage caprin,
DFCI et forêt communale », en partenariat avec le Parc Naturel Régional
des Alpilles et l’ONF. Huit années s’étant écoulées depuis l’installation de
Sylvain Gillet et sa sœur Virginie en chèvres du Rove
laitières, c’était
l’occasion rêvée de faire le point sur le résultat de ces années de pâturage
sur 170 ha répartis à peu près pour moitié en propriété privée et pour moitié
sur le communal de la commune d’Aureille. C’est un site utilisé en petite
transhumance, au printemps puis à l’automne. Et pour combiner impact DFCI et
objectif de production laitière des chèvres, l’éleveur mène deux gestions très
différentes sur deux types de surface, recherchant un pâturage très fort sur le
pare-feu (bande débroussaillée de sécurité) et beaucoup plus modéré sur le
reste, notamment sur le communal en automne. L’objectif de la matinée était
d’illustrer les différents résultats obtenus sur la végétation par ces deux
modes de gestion différenciés. La dynamique du chêne kermès est stoppés sur la
première zone : plus besoin de débroussailler ! Et la croissance des
chênes verts se poursuit sur la seconde zone… respectant la vocation forestière
malgré le pâturage. Le parc de chôme a été pour sa part placé judicieusement en
bord d’un deuxième pare-feu. Ainsi, la vingtaine de participants, provenant de
l’ONF, du Parc naturel régional des Alpilles et du Conseil départemental, les
élus locaux, ont pu appréhender comment on pouvait obtenir subtilement des
impacts différenciés suivant la gestion mobilisée, même avec des chèvres qui
ont pourtant une histoire longue de méfiance de la part des forestiers….
Espérons que cette rencontre améliore la perception du pâturage caprin et fasse
toucher du doigt la diversité de ce qu’on peut obtenir par des pratiques de
gardiennage adaptées. Espérons, aussi, qu’elle aide les décideurs et les
gestionnaires à lever les obstacles règlementaires qui fragilisent ce
sylvopastoralisme caprin !