mercredi 20 janvier 2016

Voeux 2016




Le Président,
le Conseil d’Administration
et l’Équipe Technique du Cerpam
vous présentent
leurs meilleurs vœux
pour l’année 2016

Pastoralismes du Monde : le sylvopastoralisme au Liban




A la demande de l’IAM, Institut agronomique de Montpellier, le CERPAM a réalisé un voyage d’étude, d’animation et de formation avec les personnels du Ministère de l’Agriculture du Liban du 4 au 7 octobre 2015. A cette occasion, de nombreux échanges ont eu lieu avec les responsables des programmes sylvopastoraux et les techniciens de terrain forestiers et en charge du développement agricole. La confrontation des expériences libanaises et françaises a permis un travail sur les méthodes d’approche du sylvopastoralisme, les références du pâturage en forêt, enfin les logiques d’aménagement des territoires forestiers et naturels. L’une des préoccupations énoncées par les partenaires libanais était en effet les conséquences de l’exclusion des troupeaux des réserves naturelles vouées notamment à la régénération de la cédraie : impact sur la vie économique des villages, risques d’incendie. La réintroduction des chèvres en forêt sans affecter l’arbre, sur la base des méthodes, gestions et indicateurs adaptés, a été étudiée sur la base de l’expérience acquise en France méditerranéenne. Au total, un voyage extrêmement riche qui montre une fois de plus à quel point les questions pastorales sont centrales pour tous les pays du bassin méditerranéen au Nord comme au Sud, à l’Ouest comme à l’Est.

Pastoralismes d’Europe : quel avenir pour les parcours en Espagne ?



 
Le CERPAM a participé à deux journées organisées par l’Association "Entretantos", la "Plateforme espagnole pour l’Elevage extensif et le Pastoralisme" et le "Forum Européen pour la Conservation de la Nature et le Pastoralisme" (EFNCP), le 26 et 27 novembre 2015 à Madrid. De nombreuses actions  espagnoles, portugaises et françaises, ont été présentées et ont fait l’objet de débat sur l’avenir du pastoralisme en Espagne : sylvopastoralisme, agroforesterie (dehesas), DFCI, gestion d’espaces protégés, programmes agroenvironnementaux, amélioration du statut des travailleurs, préservation du patrimoine des 125 000 km de voies de transhumance, simplification des normes et procédures relatives aux fromageries artisanales, enfin problème d’éligibilité des surfaces pastorales boisées et embroussaillées.

Ce dernier thème menace directement la pérennité de l’activité des éleveurs pastoraux et des services que l’élevage pastoral rend à la société. En Espagne en effet, l’application stricte des procédures de la nouvelle PAC pénalise lourdement les exploitations pastorales. Le prorata est calculé sous forme d’un « coefficient d’admissibilité de pâturage » proposé par l’Administration selon les facteurs de sols, la pente, la pénétrabilité de la végétation, lesquels sont évalués sur photos aériennes, sans possibilité de recours par l’éleveur. La Coordination des Organisations espagnoles d’Agriculteurs et d’Eleveurs a dénoncé la situation espagnole et revendiqué l’amélioration de cette procédure par la prise en compte de la vision de l’éleveur et des visites de terrain. De nombreuses pétitions d’éleveurs et d’administration locales (exemple de la maire de Murias de Paredes) ont fait remonter leurs inquiétudes au gouvernement espagnol dans l’attente d’une proposition d’amélioration concernant l’éligibilité des parcours espagnols…

Pastoralismes d’Europe : « Pâturages boisés en Europe : condamnés à une mort lente par la PAC ? »




En 2015, le CERPAM a travaillé avec le Forum européen pour le Pastoralisme et la Conservation de la Nature dans le cadre d’un contrat de partenariat consacré aux pâturages ligneux. Dans ce cadre, le CERPAM a fourni les éléments d’analyse pour la France mobilisés par l’EFNCP dans une récente publication européenne corédigée avec Pogany-Havas Association : « Europe’s wood pastures : condemned to a slow death by the CAP ? », octobre 2015.

Dans le cadre d’un contrat d’étude passé avec la DG Environnement de la Commission européenne, cette publication recense la situation des pâturages boisés dans cinq pays européens : Espagne, Suède, Roumanie, France, Angleterre. Dans tous ces pays, l’arbre, l’herbe et le buisson sont associés au pâturage dans des formations végétales constituant une grande diversité de paysages. Les surfaces concernées sont très importantes et offrent de nombreux atouts économiques et environnementaux : économie des coûts d’alimentation, qualité et typicité du produit, réduction des risques d’incendie, adaptation au changement climatique. Tous ces pays partagent aussi le même souci d’éligibilité de ces surfaces de pâturages boisés dans le cadre des nouvelles règles de la PAC et du prorata qui leur est imposé par la Commission européenne, réduisant les surfaces éligibles et les montants versés aux éleveurs. C’est en effet l’ensemble des fonctions environnementales, en sus des fonctions d’alimentation des troupeaux, qui sont susceptibles d’être découragées au lieu d’être encouragées par ces nouvelles règles, à l’encontre des objectifs affichés par les politiques agricoles et environnementales européennes.

Région : une année 2015 consacrée à l’éligibilité des parcours et aux nouvelles MAEC





Un exemple de mise en œuvre de la procédure dans le Var

L’Assemblée générale du CERPAM s’est tenue le 1er octobre 2015 dans le territoire de la Communauté d’Agglomération Durance Lubéron Verdon (DLVA), sur les communes de Ste-Tulle et St-Martin-Les-Eaux. Elle a donné lieu à une journée technique consacrée aux deux grandes thématiques qui ont dominé l’activité du CERPAM en 2015. Cette journée a mobilisé comme à l’accoutumé une importante participation avec 120 personnes présentes.

L’éligibilité des parcours comprenant des arbres et des buissons a fait l’objet d’un travail intense réalisé en partenariat étroit avec le service pastoral de la Chambre Régionale de Languedoc-Roussillon, à la demande des DRAAF des deux régions. Ce travail a mobilisé les apports des différentes DDT/M et Chambres d’Agriculture ainsi que l’assistance scientifique de l’INRA. Cette action a été menée au niveau régional et national, dans le cadre du groupe de travail dédié au sein du Ministère de l’Agriculture qui « passait commande » et coordonnait les différents produits attendus : notice technique, référentiels photos, monographie. Cette démarche a été présentée en salle et sur un certain nombre de parcelles démonstratives sur le terrain. A cette occasion, l’INRA a également présenté un bilan de 40 années de recherche scientifique sur l’apport de la ressource ligneuse et fruitière des landes et des parcours boisés pour l’alimentation des troupeaux ovins, bovins, caprins.

La nouvelle génération de Mesures Agroenvironnementales et Climatiques (MAEC) a également fait l’objet d’un travail très important en amont (participation à la définition des mesures et aux indicateurs de résultats) ainsi qu’en aval (montage d’un Projet d’Action Agroenvironnemental et Climatique) opéré par le CERPAM sur les territoires non couverts par un opérateur ; accompagnement des PAEC des territoires partenaires). La mise en œuvre de toutes ces politiques nouvelles demeurent toutefois entachée de lourdes incertitudes notamment dans le cadre des « visites rapides » engagées par l’Administration quant à l’éligibilité des parcours dans les exploitations et en conséquence leur prise en compte dans les contrats agroenvironnementaux.