vendredi 18 novembre 2011

Régional - Des chèvres et des forêts, une nouvelle histoire a commencé…


Le 27 septembre 2011, la traditionnelle matinée technique précédant l’assemblée générale du CERPAM proposait un thème inédit : celui de la valorisation des parcours méditerranéens par l’élevage caprin laitier. Avec la mise en place des signes de qualité pour les productions fromagères fermières, avec le développement des installations basées sur les parcours et les espaces boisés, le CERPAM a en effet engagé depuis trois années un nouveau programme destiné à fournir  pour ce type d’élevage un référentiel de gestion pastorale, combinant alimentation des troupeaux et durabilité de la ressource. Cofinancés par le Conseil Régional et le Feader, les travaux sont conduits dans le cadre de l’Unité commune de Programme « Pastoralisme méditerranéen » en partenariat avec les services pastoraux de Languedoc-Roussillon et Corse, les techniciens caprins des Chambres d’Agriculture, l’Institut de l’Élevage et l’INRA. Ils prennent appui sur un réseau d’une douzaine d’exploitations de référence ; l’une d’entre elles, celle de M. Thierry Faure, sur la commune de Mimet dans les Bouches du Rhône, accueillait la restitution des premiers résultats obtenus. 140 personnes ont ainsi répondu à l’invitation du CERPAM, comme à l’habitude de toutes provenances professionnelles et géographiques.

Cette exploitation « très grand pastorale » prélève l’essentiel des besoins annuels du troupeau sur parcours (75 %) avec moins de 20 kg de foin distribué par chèvre et par an. Un système cohérent avec une production certes limitée avec des chèvres du Rove (300 litres par an et par chèvre), mais un effectif important et une très bonne valorisation commerciale des produits. La technicité et le savoir-faire de l’éleveur ont été mis en avant dans sa capacité à valoriser la broussaille, tout en assurant son renouvellement dans la durée. Avec les autres fermes du réseau, ce sont ainsi les références de stratégies pastorales et les niveaux de ressource des milieux boisés et embroussaillés qui ont été présentées. En complément, les éleveurs de l’Association de la chèvre du Rove ont aussi expliqué leur combat pour la sauvegarde de la race et la labellisation de son produit phare, la brousse du Rove. Enfin, la contribution du pâturage caprin à la protection des forêts contre l’incendie, dans le cadre d’un contrat agro-environnemental a été présentée avec les forestiers. Ce fut le moment pour rappeler aussi l’évolution positive du code forestier en matière de pâturage caprin en forêt, enfin de montrer l’insertion raisonnée de l’activité pastorale dans le Plan simple de Gestion d’une propriété privée. La conclusion a été donnée par l’intervention des collectivités territoriales (Conseil général des Bouches du Rhône, Communauté du Pays d’Aix) soulignant leur intérêt et leur implication concrète dans ces démarches.

Pour en savoir plus : secretariat@cerpam.fr

Régional – Formation en pastoralisme


Comme chaque année, le CERPAM a poursuivi son activité de formation en 2011 sur des thématiques pour des publics très divers. Les thèmes ont ainsi porté sur l’organisation des activités pastorales de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, la valorisation des parcours par les caprins, les pratiques des bergers, le diagnostic pastoral et la tournée de fin de pâturage, l’impact de la présence de loups sur les systèmes pastoraux, le sylvopastoralisme, la contractualisation agri-environnementale, enfin la durabilité de l’élevage pastoral. Les publics mobilisés provenaient des écoles d’ingénieurs agricoles et forestiers de Clermont-Ferrand, Montpellier et Nancy, des centres de formation professionnelle agricoles dans notre région mais aussi en Ariège, enfin des organismes techniques forestiers et agricoles. Certaines de ces formations sont montées en partenariat avec nos partenaires de l’Unité Commune de Programme « Pastoralisme méditerranéen », notamment dans la suite des actions réalisées sur la gestion des territoires embroussaillés, le sylvopastoralisme, la prédation ou encore l’élevage caprin pastoral. Une activité de formation exigeante à maintenir dans la durée, mais qui est un outil essentiel de la promotion du pastoralisme méditerranéen.

Pour en savoir plus : secretariat@cerpam.fr

Alpes-de-Haute-Provence – Vers un renouveau de l’élevage à Blieux ?



La Commune de Blieux s’étend sur une superficie totale de 5800 hectares. La population locale recensée en 2008 est de 57 habitants, soit une densité très faible de 1 habitant / km² ! Dans son ouvrage publié en 1844, Histoire, Géographie et Statistique du département des Basses Alpes, l’abbé Féraud notait qu’à Blieux « le climat y est sain mais froid ; le sol est assez bon et arrosé par l’Asse qui y prend sa source »… 167 ans après, Blieux demeure une commune tournée vers l’agriculture et le pastoralisme.
L’urbanisation y est plus que modeste, tout comme les infrastructures touristiques (un petit camping et un gîte d’étape). Le paysage charmant de cette vallée qui se ferme en cirque entre des montagnes approchant 2000 m, s’étage entre les prés de fauche bocagers du fond de vallée, les vieux prés en restanques sur les adrets, les landes à genêt cendré et à buis, les pins qui ne cesse de progresser, et les pelouses sur les plus hauts sommets.
Sept éleveurs sur la commune élèvent des brebis, des vaches, des chèvres, des ânes et des chevaux. Il s’y ajoute trois groupements pastoraux… dont le plus ancien du département ! Si dans l’ensemble, les surfaces pâturées sont bien entretenues, le travail que nous avons mené à la demande des éleveurs et de la commune a néanmoins mis en lumière des possibilités d’amélioration et de reconquête de surfaces considérables, par broyage mécanique sur 60 ha de bonnes landes, réouverture manuelle de 11 ha d’anciens bocages en terrasses, enfin et surtout, des éclaircies sylvopastorales dans 384 ha de résineux afin de fournir des volumes de bois très importants et améliorer considérablement le potentiel pastoral. Des opérations conditionnées aux possibilités de sortie des bois (limitation de charge à 19 tonnes de la D 21) et au regroupement foncier. Ce travail de longue haleine trouvera probablement des soutiens auprès de la Charte Forestière du Pays A3V et du Parc Naturel Régional du Verdon.
Il existe chez les éleveurs de Blieux une vraie solidarité, et une dynamique, une volonté d’entreprendre et de monter des projets. Ils en oublieraient presque que cinq d’entre eux sont concernés à très court terme par la retraite, sans succession familiale.
Une  préoccupation prioritaire pour tous les acteurs. Mais impossible n’est pas blieuxois : l’an dernier, une exploitation a trouvé un repreneur très motivé et déjà bien inséré dans le réseau local !

Pour en savoir plus : sgole@cerpam.fr

Alpes-de-Haute-Provence – une belle opération de restauration de cabane d’alpage



Au cours de l’été 2011, une vieille cabane pastorale a été restaurée dans le vallon de Bouchiers à Saint Paul sur Ubaye. Cette opération illustre la volonté du Groupement Pastoral de Chabrières d’améliorer les conditions d’hébergement de son berger salarié. Cette cabane appartient à un propriétaire privé. Âgé de 87 ans et sans héritier, ce propriétaire ne souhaitait pas et ne pouvait pas financer cette restauration, non-éligible aux financements de la mesure 323 C. La seule possibilité pour pouvoir en bénéficier consistait à consentir une convention pluriannuelle de pâturage de 12 ans au Groupement Pastoral, utilisateur de ce quartier de pâturage en juillet.

Par la négociation auprès de ce propriétaire, le GP a obtenu cette convention pour les 8 ha où se trouve cette cabane. Ainsi l’opération de restauration (de sauvetage !!) a pu être réalisée sous une maitrise d’ouvrage assurée par le Groupement Elle permet au berger de ne plus coucher dans une tente durant les 3 semaines où le troupeau se trouve sur ce quartier. Cette cabane offre maintenant au berger un logement ayant les caractéristiques suivantes : au rez de chaussée, un coin cuisine de 3 m sur 4, et un espace de rangement et/ou couchage de 3 m sur 4 également. En mezzanine un espace de couchage de 4 m par 3 en sous pente. De plus, l’eau a été captée dans un torrent voisin et acheminée à l’intérieur de la cabane, avec l’installation de 400 m de tuyau. Une opération qui a nécessité l’héliportage de tous les matériaux et qui a coûté 30 300 €, tout en préservant le cachet du bâti ancien.

Pour en savoir plus : dbaron@cerpam.fr

Hautes-Alpes - Les systèmes d'élevage du Buëch face à l'arrivée de loups


La Chambre d'Agriculture des Hautes-Alpes et le CERPAM ont co-encadré une étude réalisée par une stagiaire, sur les systèmes d'élevage de la vallée du Buëch face à l'arrivée de loups, afin d'évaluer les risques, les contraintes et les capacités d'adaptation de ces systèmes. L’étude, s'est déroulée au cours du printemps et de l'été auprès de 26 éleveurs de 56 communes du Sud-Ouest du département. Cette zone de moyenne montagne, regroupe 130 éleveurs ovins allaitants. Le contexte de prédation est encore peu marqué, mais la pression est en augmentation croissante. Avec deux meutes constituées en limite de la zone d'étude, ainsi que d'autres encerclant la vallée, l'implantation définitive se profile vu la configuration du territoire : très boisé, faiblement urbanisé, riche en gibier...

Toutes les exploitations enquêtées sont vulnérables au risque d’attaques de loups, en particulier dans les parcs de pâturage boisés sans présence humaine. La sensibilité des exploitations à l’arrivée des loups dépend aussi de l'importance de l'atelier ovin, du nombre d'agnelages, de l'importance de l'allotement, de la part des parcours utilisés et du temps d'utilisation de ces derniers. Dans les élevages déjà touchées par les attaques, les éleveurs ont mis, ou tenté de mettre en place, des moyens de protection du troupeau. Les conséquences sont directes avec augmentation de la charge de travail, impact zootechnique, modification même de la structuration de l'exploitation, charge financière supplémentaire (non compensée en totalité) et conséquences psychologiques. Les stratégies envisagées sont diverses et portent essentiellement sur l'abandon de l'atelier ovin (notamment quand il ne représente pas le revenu principal), le repli pastoral afin de diminuer le risque d'exposition à la prédation, la mise en place des moyens de protection en utilisant le droit au tir d'effarouchement et/ou de prélèvement… Cependant, ces changements ont des limites. Face à ces différentes stratégies, certaines actions semblent irréalisables à la vue des systèmes en place, ou avec des conséquences structurelles et zootechniques importantes notamment pour les systèmes spécialisés dans une zone fortement boisée.

Pour en savoir plus : svieux@cerpam.fr

Hautes-Alpes – Remise en valeur pastorale sur la commune de Sigottier


Le Conseil général des Hautes-Alpes, dans le cadre du « développement des filières agricoles et de la réouverture des milieux », a lancé, en début d’été,  un appel à projet auprès des communes du département. C’est la commune de Sigottier qui a été retenue pour « les aides à la réouverture des milieux ». Son projet porte sur la remise en valeur pastorale par le débroussaillage d’un secteur d’une vingtaine d’hectares pâturé par des ovins en parc clôturé. La partie à remettre en valeur au lieu dit « Serre Jeannot » est d’environ 6 hectares. Le montant des aides sera voté prochainement par le Conseil général. L'objectif principal est de permettre une repousse de l'herbe et ainsi de gagner des surfaces pastorales sur la commune.

Pour en savoir plus : tniez@cerpam.fr

Alpes-Maritimes - Le pastoralisme autour du col de la Bonette, un atout touristique


Le col routier de la Bonette, situé à 2715 mètres d’altitude, relie la vallée de l’Ubaye (Alpes-de-Haute-Provence) à celle de la Tinée (Alpes-Maritimes). Une partie de cette route patrimoniale, très fréquentée, est située en zone cœur du Parc National du Mercantour, traversant des paysages pastoraux tout à fait emblématiques. Après un premier diagnostic réalisé en 1990 côté Alpes-Maritimes, le CERPAM en a réalisé un nouveau cette année. Cet alpage est contraignant avec 790 ha en adret, une pelouse à fétuque paniculée difficile à faire pâturer et un risque de prédation par les loups imposant un parcage nocturne des animaux.

Mais la plus forte contrainte est la fréquentation touristique du site, avec beaucoup de randonneurs et de circulation (voitures, motos et vélos), tout au long de la route et au hameau abandonné du Camp des Fourches. Les bonnes relations du berger avec ces visiteurs toujours renouvelé sont importantes. Les contacts se passent généralement bien. Mais il faut parfois expliquer pourquoi le parcage nocturne des animaux crée des zones visuellement dégradées… un exemple parmi tant d’autres de la nécessité de toujours mieux informer le public de la réalité et des contraintes du pastoralisme dans des paysages pastoraux fortement fréquentés.

Pour en savoir plus : tdamey@cerpam.fr

Bouches-du-Rhône : une installation caprine laitière basée sur la traite mobile


Les élevages caprins laitiers pastoraux sont habituellement sédentaires, les parcours s’organisant autour du siège d’exploitation qui, de façon optimale, regroupe en un même lieu bâtiment d’élevage, salle de traite et fromagerie. Mais la traite mobile peut favoriser une installation, comme celle en 2009 de deux jeunes éleveurs, Sylvain et Virginie Gillet dans les Alpilles, avec 80 chèvres du Rove. Ne disposant que de moins de 2 ha en propriété dans la plaine, ils ont pu trouver à distance 200 ha de parcours en colline mis à disposition par la commune d’Aureille et un propriétaire privé très motivé pour faciliter l’installation de jeunes éleveurs. C’est ainsi une mini-transhumance qui s’est mise en place grâce à un équipement de traite mobile. En automne-hiver, pendant la chasse, le troupeau est mené dans la plaine sur 10 ha de surfaces fourragères de bonne qualité et de friches. L’agnelage se déroule en janvier sur le siège d’exploitation qui comprend la bergerie-tunnel, la fromagerie (algeco) et le local de vente

Puis une fois la chasse fermée et les cabris capables de suivre le troupeau, le troupeau part début mars en colline à 7 km de l’exploitation. Sur le privé, les éleveurs ont installé une deuxième bergerie-tunnel et un parc de contention mobile, complétés par un quai de traite de 12 places et une machine à traire mobile à 4 faisceaux, alimentée par un groupe électrogène. Après la traite quotidienne unique du matin, un premier lavage de la machine à traire est réalisé à l’eau froide. Il faut pour cela amener un bidon d’eau ! Puis la machine à traire et le lait sont acheminés à la fromagerie, avec un 4*4 et une remorque fabriquée par l’éleveur. L’abreuvement du troupeau est réalisé par l’acheminement d’une citerne de 2000 l tractée par  tracteur, 2 fois par semaine en plein été. 100 à 120 kg de foin sont amenés et distribués par chèvre pendant les 6 mois de colline, principalement pendant les jours de mauvais temps et au cœur de l’été. Le troupeau est gardé quotidiennement par Sylvain, Virginie s’occupe de la fabrication et de la commercialisation. Mais le mauvais état de la piste dégrade la machine à traire… il est donc prévu l’année prochaine de redescendre seulement les flexibles au siège d’exploitation, pour lavage complet, à l’aide d’une pompe à vide achetée d’occasion. Un bel exemple de la capacité d’adaptation de l’élevage pastoral et de l’inventivité de nouveaux éleveurs !

Pour en savoir plus : sdebit@cerpam.fr

Var – Gérer l’interface entre habitations et forêt avec le pastoralisme


La commune des Adrets de l’Esterel est située en plein cœur du massif de l’Esterel. Elle est régulièrement soumise aux risques d’incendie ; le dernier en 2003 a été circonscrit au mont Vinaigre à moins de 2 km du centre du village. La préfecture a décidé la mise en place d’un PPRIF (Plan de Prévention des Risques Incendies de Forêt) qui aura pour conséquence de limiter la constructibilité aux abords du village ; en effet la carte d’aléas classe en zone rouge  la quasi totalité de la commune. Pour tenter de desserrer cet étau administratif, la commune a décidé de renforcer la protection du village en réalisant, au delà de la zone de débroussaillement obligatoire de 50 m à la charge des particuliers, une coupure de combustible d’interface de 100 à 150 m de large. Ce dispositif représente 56 ha auquel se rajoute les zones d’appui DFCI réalisées dans le cadre du PIDAF. C’est environ 120 ha de zones débroussaillées que doit entretenir régulièrement la commune avec des repasses tous les 2 à 3 ans. C’est pourquoi la municipalité a sollicité le CERPAM pour étudier la faisabilité d’une installation caprine qui permettrait de diminuer la charge d’entretien et de proposer un moyen plus «  écologique » dans un secteur particulièrement sensible (le massif de l’Esterel est classé)

Une convention d’appui a été signée entre la commune et le CERPAM pour la réalisation de ce projet. Il s’agit de mettre à jour et élargir une première expertise sylvopastorale réalisée en 2006 avec l’Association des communes forestières du Var. Sur cette base, après consultation de l’ONF et des propriétaires forestiers, un scenario d’installation pastorale est construit. Le CERPAM aide la commune à recruter l’éleveur, à définir le cahier des charges pour l’entretien des zones sensibles, enfin à accompagner l’éleveur et à assurer un suivi sur trois ans. Le projet avance avec la mise à l’étude d’une ferme-relais communale. Il entre en phase de faisabilité administrative et technique, avant appel aux candidats 

Pour en savoir plus : pthavaud@cerpam.fr

Vaucluse - Pastoralisme et DFCI


Le 18 octobre le CERPAM a organisé une visite de 2 sites exploités par des éleveurs engagés dans la mesure agri-environnementale territoriale « Coupures DFCI entretenues par l’élevage », pour des élus et techniciens du Conseil régional, du Conseil général de Vaucluse et du groupe Départemental DFCI, rassemblant la DDT, le SMDVF et le SDIS. . Etaient présents notamment M. Olivier Florens, Vice-Président du Conseil général délégué à l’environnement, et M. Charles Laugier, Conseiller régional délégué à la forêt. Cette mesure mise en place en 2008/2009  représente  à l’échelle du département 19 contrats pour environ 1350 ha engagés. (surfaces stratégiques + surfaces de renfort pastoral) grâce aux concours du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur et du Conseil général 84 qui ont complété l’apport financier constitué par le socle PHAE (Europe et Etat). Le montage des contrats et le suivi d’une partie d’entre eux ont été rendus possibles grâce à la convention de travail liant le Conseil Général 84 et le CERPAM.

Les éleveurs et bergers nous ont accueillis sur leur site respectif, l’unité pastorale de la Croix de Lavande sur la commune de Saint Saturnin d’Apt, et celle du Gest à Bonnieux. La journée a permis de faire le bilan de la création des sites depuis les années 1990, du contenu des contrats actuels, des difficultés rencontrées et des techniques d’entretien des surfaces. L’information des propriétaires fonciers privés a été évoquée pour mieux les impliquer dans la gestion des sites au-delà des conventions d’usage ou d’entretien. Une belle journée de terrain qui a permis de mettre en valeur l’intérêt de ces mesures contractuelles pour l’entretien des grandes coupures à objectif de DFCI, et de mieux préparer les suites à donner à cette opération.

Pour en savoir plus :  bbeylier@cerpam.fr 

Communication : le site Internet du CERPAM fait peau neuve


Après 10 ans de fonctionnement, le site Internet du CERPAM laisse place à une nouvelle version. Depuis la mi-octobre, le nouveau site Internet est en ligne. Celui-ci se veut plus ergonomique et pratique. Actuellement, il présente les mêmes fonctionnalités que l'ancien site avec quelques rafraîchissements et offre des liens et fonctions qui faciliteront l'accès à nos actualités.
  
Il donne également accès au blog emploi des bergers, un outil collectif précieux pour les employeurs comme les demandeurs. A l'avenir, de nouvelles thématiques vous seront présentées notamment sur le pastoralisme en Provence Alpes Côte d'Azur, sur les missions du CERPAM…
Dans l'attente d'une version aboutie en 2012, nous vous invitons à le découvrir si ce n'est pas déjà fait.

lundi 10 octobre 2011

Régional : Le Conseil Régional en visite sur les héliportages en alpages

Météo idéale en cette journée du 28 juin 2011 dans la vallée de l’Ubaye pour la campagne annuelle d’héliportages de sel et matériaux en alpages sans accès carrossable. L’opération recevait le Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur qui lui apporte avec constance son soutien financier depuis maintenant plus de 30 ans. Pour en apprécier l’organisation et la portée, pas moins de trois élus régionaux étaient présents : M. Jean-Louis Joseph, vice-président délégué à l’agriculture et aux finances, M. Christophe Castaner, vice-président délégué à l’emploi et l’économie, et Mme Colette Charriau, élue des Alpes de Haute Provence. Ils étaient accompagnés par Mme Mireille Pile, directrice de l’agriculture et du développement rural, M. Salim Bacha, chargé de mission élevage et pastoralisme et par le service communication de la Région. Cette délégation était accueillie par MM. Lucien Gilly, maire de la commune de Jausiers et conseiller général, Francis Solda, président du CERPAM, André Pinatel, président de la Chambre régionale d’Agriculture, et Kacem Boussouar, président de la Maison régionale de l’Elevage. S’est également associé M. Jean-Claude Michel, conseiller général du canton du Lauzet.
Après la participation aux chantiers d’héliportages, était organisée une réception conviviale en pleine montagne, au lac des Sagnes, sur Jausiers. La délégation du Conseil régional y a rencontré les éleveurs responsables et membres des groupements pastoraux utilisateurs des alpages de la commune, ainsi que les médias régionaux de la presse et de la télévision. Le lieu idéal pour rappeler que l’opération d’héliportages, réalisée chaque année en début de la saison d’estive, est pleinement inscrite dans les temps forts qui rythment les activités pastorales de la région. Elle est organisée par la Chambre d’Agriculture pour les Alpes Maritimes, par le CERPAM pour les Alpes de Haute Provence et les Hautes Alpes. Pour ces deux derniers départements, elle représente annuellement une dizaine de jours de travaux aériens, pour 400 rotations effectuées et 220 alpages desservis, à destination prioritairement des éleveurs et, en complément, des communes, des parcs nationaux et régionaux, de l’ONF, de refuges ou encore d’associations de sauvegarde du patrimoine bâti montagnard. Pour ces mêmes deux départements, elle mobilise en conséquence un budget de près de 96 000 € par an ; l’aide de la Région en couvre 40 %, le solde étant pris en charge par les utilisateurs, selon un principe d’optimisation et de mutualisation des coûts en vigueur depuis l’origine.
Les élus ont souligné l’attachement du Conseil régional à cette opération d’héliportages, par l’amélioration considérable qu’elle apporte aux conditions de vie et de travail en alpages en assurant le ravitaillement de base pour la saison d’estive comme l’acheminement des matériaux nécessaires aux petits travaux d’entretien des cabanes pastorales et autres équipements.
Pour en savoir plus : secretariat@cerpam.fr

Régional : Vers une mise à jour des références phytoécologiques préalpines

Dans le cadre du programme « Aléas climatiques », un séminaire de terrain a réuni l’équipe du CERPAM le 7 juin 2011 dans les montagnes du Verdon sur la commune de La Palud. Malgré le temps incertain et de petites ondées, cette tournée a permis de recaler les références pastorales des principaux types de milieux préalpins utilisés par les troupeaux : pelouses sèches, pelouses sur sol profond, landes et pelouses à grosses graminées d’adret, landes à aphyllante, et jusqu’à la rare lande à genêt de Villars ! Outre un réel rafraîchissement des connaissances de chacun en botanique pastorale, cette journée d’échanges a permis de mieux définir les « types pastoraux » et leurs utilisations par les troupeaux, de réfléchir ensemble à l’impact des aléas climatiques sur la ressource et sa gestion, enfin de préciser les indicateurs de bon état pastoral ou de dégradation. Ce séminaire de terrain, faisant suite à une journée équivalente qui s’était déroulée en alpages en 2010, représente ainsi une étape vers une utile mise à jour du « Guide pastoral » dont l’édition remonte à 1996.
Pour en savoir plus : lgarde@cerpam.fr

Alpes-de-Haute-Provence : valorisation des plaquettes de pin sylvestre et pastoralisme, une alliance intéressante ?

Imaginez des pins sylvestres, enlevés de la base au sommet pour un broyage intégral en bord de piste, sans houppiers ni autre rémanents, pas de broyage à faire, une pelouse quasi intacte ; beaucoup d’herbe quelques mois seulement après et les brebis dedans…Pas d’explosion de ronces ou autres épineux sur un broyat avant la réinstallation de l’herbe. Le rêve pour tout bon berger ou pastoraliste ? La plaquette serait-elle l’avenir pour les débroussaillements pastoraux de pins sylvestres ?
A Fontmartine, sur la commune de la Rochegiron, territoire à la fois d’une association syndicale libre de propriétaires et d’une unité pastorale semi-boisée. Ce type de travail a été réalisé pour combiner plusieurs enjeux : exploitation forestière (hêtres et pins), restauration de pelouses à brome (intérêt pastoral et écologique), restauration de trouées (intérêt paysager, DFCI et pastoral sous forme de zones de récupération pour le troupeau).
Si le changement sur le terrain est remarquable, il reste à établir le bilan économique précis de l’opération pour voir si l’exploitant forestier pourra reproduire ce type de chantier. Heureusement, la filière plaquette est étudiée de près par de nombreux partenaires. Si la rentabilité n’est pas encore acquise, est-il envisageable de réemployer des crédits alloués à la DFCI ou au débroussaillement pastoral, notamment dans certains peuplements malvenants ? Il faudrait alors décloisonner les sources de financements et établir des synergies profitables au milieu naturel et présentes de tous temps dans l’économie méditerranéenne. La charte forestière, cadre de cette remise en valeur globale, pourrait devenir le vecteur de cette nouvelle économie associant étroitement des filières jusqu’ici traitées séparément. A suivre donc.
Pour en savoir plus : bbeylier@cerpam.fr

Alpes-de-Haute-Provence : les besoins en équipements pastoraux ne faiblissent pas !

En 2004, la Direction Départementale de l’Agriculture et de la Forêt, en collaboration avec les organismes techniques dont le CERPAM, a élaboré un document identifiant les besoins en équipements pastoraux. Elle soulignait un retard notable : nombre insuffisant de cabanes, mauvais état ou inconfort de celles-ci, problèmes pour abreuver les troupeaux, absence de matériel de contention et de tri. Ces carences étaient bien souvent dues aux problèmes fonciers. La DDAF estimait alors à plus de 9 millions d’euros le montant de travaux nécessaire pour parvenir à une remise à niveau, auxquels s’ajoutent les besoins spécifiques d’investissements liés à la pression des loups (notamment des nouvelles cabanes). Si le berger est le premier bénéficiaire de ces équipements, c’est aussi la gestion pastorale qui s’en voit améliorée : un impluvium sur une montagne sans eau économise de longs trajets au troupeau pour s’abreuver à une source lointaine, évitant fatigue aux animaux et dégradations sur le milieu naturel ; une clôture bien placée permet de parer efficacement la limite d’un quartier… Investir dans des équipements, c’est investir pour les conditions de travail du berger, la gestion de son alpage et les performances de ses bêtes.
Conformément aux prévisions, dans le département, les demandes en équipements ne sont pas près de faiblir ! En 2011, ce sont encore 31 dossiers qui ont été présentés aux financeurs (Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Conseil général des Alpes-de-Haute-Provence, complétés par des fonds européens du FEADER) pour la réalisation de 40 projets. Les Groupements pastoraux demeurent très actifs puisqu’ils ont monté près des deux tiers des dossiers (18), devant les Communes (8 dossiers), et les ASL ou AFP (5 dossiers). S’agissant du type d’équipement, ceux relatifs à l’abreuvement des troupeaux (abreuvoirs, citernes, pompes, impluvium…) sont les plus nombreux (12 projets), devant les équipements de cabanes (électricité et réfrigérateur photovoltaïques, amenée d’eau…, 8 projets), les restaurations de cabanes pour les rendre vivables (toiture, plancher, isolation, enduits…, 7 projets), les réfections d’accès (passerelles, réfection de pistes… , 4 projets), ex aequo avec les projets de clôtures, puis les constructions de cabanes neuves (3 projets), et enfin les parcs de tri et de contention (2 projets).
Pour en savoir plus : dbaron@cerpam.fr et sgole@cerpam.fr

Alpes-de-Haute-Provence et Hautes-Alpes : l’hélico fait un sacré boulot !

La saison d’estive a commencé. Comme chaque année, il faut acheminer sel, vivres et matériels tout là-haut. Nombre de nos alpages n’étant pas desservis par des pistes, et les ânes n’ayant pas une force de transport illimitée, c’est comme d’habitude, depuis maintenant plus de trente ans, l’hélicoptère qui fait le gros du travail dans une opération organisée par le CERPAM et financée par la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Les utilisateurs sont maintenant bien habitués à cette opération ; les charges sont transportées par big-bag (conteneurs souples) agréées pour le vol, garantissant un bon déroulement de l’opération… et la sécurité du pilote.
Pour les Alpes-de-Haute-Provence, 228 rotations ont permis de monter plus de 110 tonnes de sel, vivres et matériels, sur 138 alpages. Un phénomène s’accentue d’année en année : une augmentation des rotations liées à la mise en oeuvre des moyens de protection contre la prédation : matériel de clôtures pour réaliser des parcs de nuit et de protection, et des sacs de croquettes de plus en plus nombreux pour assurer l’alimentation des chiens « patous » au solide appétit. On estime à environ 18 tonnes les croquettes destinées aux chiens de protection des troupeaux transportées cette année !
Pour les Hautes-Alpes, un peu plus de 20 h de vol ont permis, selon un circuit bien défini à travers tout le département, de desservir un ou plusieurs points sur 87 alpages gérés par des groupements pastoraux et des éleveurs individuels. La mission a inclus aussi la réparation de 2 relais radios bien utiles aux éleveurs et bergers, le relais de la Font-Sancte dans le Queyras, et celui de Parières dans le Valgaudemar
Pour en savoir plus : dbaron@cerpam.fr et asilhol@cerpam.fr

Les Hautes-Alpes, un haut lieu agri-environnemental

Depuis leurs créations, le CERPAM et ses partenaires environnementaux se sont largement mobilisés avec les éleveurs et les bergers pour la mise en place de Mesures Agro-Environnementales sur les alpages du département. Actuellement, 92 alpages ont un contrat dans le département, allant de la petite estive individuelle de 90 ha à la grande estive collective de plus de 2000 ha. Les principaux engagements pris, dans le cadre de ces contrats, peuvent porter sur la protection d'espèces comme l'emblématique tétras-lyre ou la gestion fine de la ressource avec un souci constant de maintien de la diversité floristique. Mais la souplesse apportée par les MAE territorialisées depuis 2007 permet aussi d'agir sur des objectifs très variés et étudiés au cas par cas pour chaque demandeur.
Cet outil de gestion des espaces, des espèces et de la ressource est bien évidemment construit et discuté en partenariat très étroit avec les acteurs environnementaux et territoriaux, les éleveurs et les bergers pour que les objectifs soient partagés. Cette démarche est une des garanties de la pérennité de nos actions agro-environnementale.
Pour en savoir plus : svieux@cerpam.fr

Bouches-du-Rhône : les premiers contrats MAET DFCI

La dernière-née des MAE DFCI de la région, intitulée « Entretien des aménagements DFCI et diminution de la combustibilité par le pâturage dans les Bouches-du-Rhône » vient de voir le jour. Cette mesure est similaire à celle mise en place dans le Vaucluse en 2009 : elle porte sur la réalisation d’un plan de gestion et son application pendant la durée du contrat, en concertation avec le gestionnaire DFCI. Elle présente la même maquette de financement : 30% apporté par le Conseil général, 30% par le Conseil régional et 40% par le Feader. Le CERPAM en est l’opérateur. La mesure est éligible sur la quasi intégralité des massifs… à l’exception des zones Natura 2000 : perte de cohérence territoriale imposée par certaines logiques administratives ! Elle est le fruit d’une démarche de près de deux ans visant l’élaboration du projet agro-environnemental en collaboration avec la quinzaine de maîtres d’ouvrage DFCI concernés, les financeurs et service de l’État, enfin une validation en CRAE en 2010 puis 2011.
Cette MAET a abouti à l’engagement des 6 premiers contrats en mai 2011, dont les objectifs sont de renforcer l’efficacité des ouvrages DFCI, de diminuer les coûts d’entretien en entretenant les zones de travaux et en diminuant la fréquence d’entretien des ouvrages, et d’apporter une amélioration qualitative par rapport aux modes classiques d’entretien, l’impact annuel à la fois sur l’herbe et les ligneux créant une hétérogénéité défavorable à la propagation du feu et constituant un mode de gestion plus écologique. Ces 6 contrats concernent 2 éleveurs caprins laitiers, 2 éleveurs de taureaux espagnols et 2 installations ovines. Les surfaces concernées sont privées et communales. Environ 90 ha de zones stratégiques, complétés par près de 340 ha de zones de renfort pastoral, ont été engagés. Une cellule de pilotage, réunissant financeurs, services instructeurs de l’État et gestionnaires DFCI concernés, s’est réunie le 27 avril dernier pour examiner le contenu
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de la mesure et les différents dossiers engagés. Dès l’automne prochain, la préparation de la prochaine série de dossiers pour le printemps 2012 débutera…
Pour en savoir plus : sdebit@cerpam.fr

Var : diagnostics de vulnérabilité sur le camp militaire de Canjuers

Le CERPAM a présenté le 8 avril 2011 lors du Comité Loup départemental les résultats des premiers diagnostics de vulnérabilité réalisés dans le Canjuers. En effet, la recrudescence des attaques de loups depuis 2009 a conduit les éleveurs à demander ces diagnostics pour envisager la réalisation d’équipements pastoraux et modifier la gestion pastorale, dans l’objectif de réduire l’impact de la prédation sur les troupeaux. Les quatre diagnostics réalisés concernent 10 exploitations, regroupées en 3 groupements pastoraux, sur une surface pastorale de 15 000 ha (environ 50 % de la surface pastorale du camp militaire. Ces études mettent en évidence l’extrême vulnérabilité des systèmes d’élevage liée à une mise en reproduction en plein air et à la présence de nombreux lots d’animaux disséminés sur l’ensemble du territoire pastoral en toute saison. La pratique dominante d’une conduite du pâturage en lâcher dirigé et des couchades libres en milieu souvent fermé explique également l’importance des attaques. L’activité militaire en plein accroissement a été prise en compte afin de permettre une bonne compatibilité entre les mesures proposées et les contraintes liées aux manoeuvres.
Les préconisations comprennent l’abandon du pâturage de certains secteurs pendant la période hivernale et le repli en bâtiments d’élevage (à construire), le remplacement de la pratique du lâcher-dirigé par celle du gardiennage (à financer) et la mise en place de parcs de regroupement nocturne. La construction de parcs d’appui au gardiennage et de parcs de pâturage doit permettre le pâturage nocturne pendant l’été et maintenir l’utilisation de secteurs trop embroussaillés qui ne permettent pas le gardiennage. D’importants travaux d’ouverture de milieux (coupes de bois, débroussaillement, feu dirigé) sont nécessaires pour faciliter le travail des chiens de protection dans les secteurs les plus sensibles. Le Préfet du Var, qui présidait le comité, a demandé à ses services la mise en oeuvre rapide de ces prescriptions avec les éleveurs, l’ONF et l’Autorité militaire. Ce plan d’action, nécessitant un lourd investissement estimé à près de 90 000 € par exploitation, va bouleverser les pratiques pastorales des éleveurs. Les éleveurs prêts à s’engager dans cette voie ont néanmoins fait remarquer les limites de ces mesures : le report des attaques sur les troupeaux des éleveurs voisins qui ne sont pas encore affectés par la prédation et les facultés d’adaptation rapide des loups. Ils souhaitent que des actions de régulation soient mises en oeuvre en parallèle aux efforts conséquents qu’ils ont engagés.
Pour en savoir plus : pthavaud@cerpam.fr