Dans notre région, comme d’ailleurs
dans les autres régions méditerranéennes françaises ou européennes, les
surfaces de parcours contribuent pour une part essentielle dans l’alimentation
des troupeaux, non seulement ovins, mais aussi caprins, bovins ou équins. Elles
ne se limitent pas aux alpages, elles sont également constituées de pelouses,
de landes et de bois pâturés qui couvrent de très grandes surfaces. La
valorisation de ces surfaces pastorales se fait dans la continuité de pratiques
très anciennes ; pour autant, il serait erroné ou réducteur d’en avoir une
vision connotée péjorativement comme relevant de pratiques
« archaïques », « folkloriques » ou « à faible productivité ».
Les parcours fournissent une ressource alimentaire économique, abondante,
respectueuse de l’environnement. Les filières d’élevage revendiquent une
production animale de qualité sur parcours. Les éleveurs pastoraux mettent en
œuvre une grande technicité dans la mobilisation de ces surfaces.
Mais ces surfaces, et ce d’autant
plus qu’elles sont embroussaillées ou boisées, n’entrent toujours pas dans les canons de l’agronomie et de la politique agricole
qui sont encore marquées par l’héritage de l’époque de l’intensification sur
des « Surfaces Toujours en Herbe », prairies permanentes, prairies
naturelles, voire prairies temporaires
et artificielles. En région Provence-Alpes-Côte d’Azur, des travaux sont
actuellement engagés pour faire connaître et reconnaître l’intérêt et les modes
de valorisation des surfaces pastorales de la région. Les références et les
services du CERPAM sont ainsi mobilisés sur deux chantiers. Le premier, animé
par la DRAAF,
concerne l’harmonisation régionale des conditions d’utilisation et
d’admissibilité des surfaces pastorales dans le dispositif de déclaration de
surfaces PAC ; il s’agit de définir les éléments à prendre en compte dans
les arrêtés préfectoraux qui seront pris en 2014 au titre des BCAE (ou Bonnes Conditions Agricoles et
Environnementales) et des déclarations de surfaces ; un référentiel
technique est en cours d’élaboration, il permettra de préciser la nature des
espaces pastoraux concernés et d’en apprécier le caractère admissible en tant
que « surfaces fourragères destinées à l’alimentation des animaux ».
Le second, qui valorisera les travaux menés sur les BCAE, vise à apporter des
éléments pour la mise en œuvre dès 2015 de la nouvelle PAC ; il s’agit de
faire reconnaître l’ensemble des surfaces pastorales, dont les parcours
embroussaillés ou boisés, dans les nouvelles règles d’admissibilité des
surfaces ; le nouveau règlement européen permet non seulement la prise en
compte des surfaces en prairies permanentes et en pâturages permanents qui
présentent une ressource en herbe et en autres espèces herbacées, même si elles
incluent des arbustes et des arbres, mais également des surfaces « où
l’herbe et les autres espèces herbacées ne sont traditionnellement pas
prédominantes » sur la base de pratiques locales établies ; c’est
dans ce contexte que les références établies par le CERPAM et les services
pastoraux du Sud de la France,
ainsi que les éléments d’usage traditionnel de ces surfaces pastorales vont
intervenir.
Pour en savoir plus : secretariat@cerpam.fr