lundi 19 mai 2014

Alpes-de-Haute-Provence : vers un redéploiement sylvopastoral à Clumanc



La commune de Clumanc s’étend sur un territoire de 5600 ha, dont 534 ha de forêt communale relevant du régime forestier. Elle compte 15 exploitations agricoles, dont onze élevages, en grande majorité ovins. Dans cette large vallée, les élevages se sont développés à partir des prairies, souvent irriguées, et des cultures. Les surfaces de parcours, « oubliées de la modernisation » des exploitations, n’en restent pas moins stratégiques aux périodes d’intersaison : printemps et automne. De plus, ces surfaces apparaissent comme un réservoir de ressource alimentaire pour les troupeaux pour répondre à un durcissement de la réglementation en matière d’irrigation, ou à une modification des circuits de commercialisation (actuellement basés sur l’agneau laiton) qui nécessiterait d’accroitre l’âge de vente des agneaux et par voie de conséquences les volumes de fourrages nécessaires. Nouveaux enjeux, la commune de Clumanc a confié au CERPAM et au CRPF, à la demande des éleveurs, une étude visant à déterminer les potentialités de reconquête sylvopastorale sur 15 zones totalisant 1180 ha. Cette étude a permis de recenser 754 ha de forêt à mettre à valeur dont 392 ha en combinant sylviculture et pastoralisme.
Ce potentiel remarquable souffre néanmoins d’un contexte foncier complexe : propriétés extrêmement morcelées, nombreuses indivisions, successions non réalisées. Des actions de regroupement foncier doivent être envisagées en préalable à la réalisation des travaux afin de rassembler un territoire continu et cohérent. L’outil le plus adapté est l’Association Foncière Pastorale autorisée. Dans ce contexte, la commune de Clumanc peut jouer un grand rôle pour la mise en œuvre des projets aux côtés des éleveurs en initiant le regroupement foncier par contact des propriétaires identifiés et en promouvant des opérations sylvopastorales (coupes, éclaircies, travaux d’aménagements ou d’équipements pastoraux…). De la suite qui sera donnée à ces projets dépend l’avenir de trois exploitations trop restreintes en surfaces et contraintes d’acheter des fourrages en grande quantité.
Pour en savoir plus : sgole@cerpam.fr