Dans le cadre de
l’enquête pastorale, les réunions avec les éleveurs au sujet du
recensement des surfaces pâturées, ont permis de soulever différentes
dynamiques caractéristiques du Queyras. En particulier, la question du tourisme
et de son impact sur l’activité de l’élevage, positif et négatif, est ressortie
avec force. La pression du foncier sur les prés de fauche se fait de plus en
plus sentir dans la vallée. Le tourisme influence largement la politique
foncière locale. De ce fait cela diminue les ressources fourragères des
éleveurs et par conséquent leur
autonomie de fonctionnement. Néanmoins, nombreux sont les éleveurs pluriactifs
travaillant en station l’hiver. Pour la majorité, sans ce travail ils ne
pourraient assurer un revenu nécessaire. Ils se rejoignent pour reconnaître la
nécessité du tourisme, tout en souhaitant un rééquilibrage des logiques
d’aménagement.
En effet, le rôle de
la politique locale est majeur à ce sujet. Bien que l’activité économique
relevant du tourisme soit largement supérieure à celle de l’élevage, elle ne
peut être considérée sans la prise en compte du système agropastoral primordial
dans le Queyras. Si la gestion du foncier, à travers le Plan Local d’Urbanisme
ou le Schéma de Cohérence Territoriale, ne soutient pas suffisamment la
conservation des terres agricoles, alors l’activité agro-pastorale, ayant déjà
peu de poids face au tourisme s’en verrait d’autant plus fragilisée. Ainsi la
nécessité de défendre les effets positifs du pastoralisme sur la qualité des
paysages et la biodiversité est d’autant plus importante qu’elles justifient
l’attrait touristique pour ces milieux. L’élevage façonne et préserve le patrimoine
naturel, véritable richesse de ce territoire, et argument majeur de
l’attractivité touristique du massif du Queyras aujourd’hui.
Pour en savoir plus : csoulleys@cerpam.fr