Au fil des ans, le CERPAM a fondé la méthode du
diagnostic vulnérabilité applicable à l’échelle d’une unité pastorale, d’une
exploitation ou d’un territoire, en partenariat avec l’OIER-SUAMME et
l’Institut de l’Elevage au sein de l’Unité commune de Programme Pastoralisme
méditer-ranéen. Il s’agit de caractériser les facteurs de vulnérabilité liés au
territoire, au système d’élevage et aux pratiques afin de proposer des
adaptations pour réduire le risque d’attaques sans porter atteinte à
l’équilibre du système pastoral ni à la production. L’analyse de vulnérabilité
est désormais accessible aux éleveurs qui en font la demande dans le cadre de
la mesure de protection des troupeaux.
Plusieurs dizaines de diagnostics de vulnérabilité
ont ainsi été réalisés sur des alpages ou des exploitations dans les
Alpes-Maritimes, les Alpes-de-Haute-Provence, les Hautes-Alpes et le Var.
Depuis un an, le CERPAM a accompagné plusieurs diagnostics de vulnérabilité
menés dans des territoires d’extension de présence du loup, dont on ignore
encore si elle a un caractère temporaire ou permanent. Ainsi dans le
département du Doubs avec la
Chambre régionale d’agriculture de Franche-Comté, dans le
département des Vosges avec la
Chambre départementale d’Agriculture, enfin en Lozère avec la Chambre dépar-tementale
d’Agriculture et l’OIER-SUAMME (service d’agriculture Languedoc
–Roussillon).
Ces
études convergent avec celles qui sont menées dans les Alpes du Sud : la
problématique dominante est désormais celle de l’adaptation des exploitations
d’élevage résidentes en zones à loups et majoritairement sédentaires. Or elles
doivent faire face à des facteurs de vulnérabilité spécifiques qui rendent plus
difficile la protection des troupeaux par rapport à l’alpage : les
troupeaux sont plus petits et divisés en plusieurs lots au pâturage
simultanément, ce qui impose de démultiplier les moyens de protection ;
les lots d’animaux en production au pâturage sont beaucoup plus sensibles au
risque d’attaque, induisant un fort risque de perte de production ; les
pâturages sont souvent embrous-saillés, boisés, ou en mosaïque au milieu des
bois ; le risque est prolongé pendant toute la période de pâturage, soit 6 à 12 mois par an ;
enfin la capacité de l’éleveur individuel de dégager du temps de travail sup-plémentaire
pour protéger ses lots d’animaux est à peu près inexistante. La capacité de
trouver des solutions pour la protection des troupeaux sur l’exploitation de
montagne, notamment en parvenant à sécuriser les parcs de pâturage, est un
enjeu essentiel pour la survie même de cet élevage ovin.
Pour en savoir plus : lgarde@cerpam.fr