Dans les années 1990, les
gestionnaires DFCI ont fait appel à de nouveaux éleveurs, dans le cadre
d’installations ou le plus souvent de transhumances hivernales. Ce redéploiement
pastoral sur des espaces de maquis ou de forêts qui n’étaient plus pâturés a
été à l’origine d’un certain nombre de conflits avec d’autres usagers de
l’espace. Des difficultés ont également pu surgir entre les éleveurs locaux et
ces « étrangers au pays ». Les maires des communes varoises ont alors
souhaité régler ces questions d’usage et d’affectation de l’espace et ont
sollicité le CERPAM.
C’est dans ce contexte que le CERPAM a mis au point
une méthode originale intitulée le Plan d’Occupation Pastorale (POP) à
l’échelle communale ou intercommunale (POPI). Il s’agit d’initier une
démarche à caractère pédagogique et
coopératif entre les éleveurs pastoraux
et les municipalités. Dans un premier temps, un état des lieux de l’occupation
du territoire par le pastoralisme est dressé qui répond aux besoins des élus de
mieux connaître les activités pastorales sur leur territoire, ainsi qu’à ceux
des éleveurs d’être reconnus et accompagnés dans leurs projets. La carte est
dressée à l’issue d’un entretien avec chaque éleveur qui définit lui-même les
limites de son territoire pastoral (TP) ainsi que son mode de conduite du
troupeau. Les territoires pastoraux dits vacants (TPV) sont également répertoriés. Ces
données sont ensuite croisées avec une cartographie des enjeux où le
pastoralisme joue un rôle déterminant, ou qui menacent son activité (DFCI, randonnée, Natura 2000, protection des eaux, chasse, présence de
loups…) Ce travail
est réalisé avec les services des municipalités et les organismes compétents (Chambre d’agriculture, ONF, CRPF, ONCFS, Conservatoire des Espaces
naturels, Fédération des Chasseurs, associations). Une cellule technique mobilisant
les éleveurs permet une concertation de tous les acteurs. L’objectif est
d’élaborer un Règlement Pastoral Communal localisant chaque enjeu et précisant
les partenaires, les équipements existants, les contraintes vis-à-vis du
pastoralisme, les règles de pâturage préconisées et les actions à envisager. Un
Plan d’Action fixe alors la feuille de route du maitre d’ouvrage du POP (Communes ou intercommunalité) pour les années à venir. Une cérémonie officielle, certes
symbolique, mais véritable engagement moral des partenaires, présente le POP et
se conclut par une signature conjointe des élus et de l’ensemble des éleveurs.
Le Plan d’Occupation Pastorale est un outil de
dynamisation pastorale au service des élus. Il leur apporte un éclairage sur
l’importance de l’occupation territoriale du pastoralisme et son rôle envers
les grands enjeux territoriaux. Il initie une véritable collaboration durable
et contractuelle entre éleveurs et élus d’un territoire.
Pour en savoir plus : pthavaud@cerpam.fr