mardi 18 novembre 2014

Alpes- Maritimes et Var : quand les éleveurs norvégiens rencontrent les éleveurs provençaux sur la thématique du loup



Du 27 au 29 octobre 2014, une délégation de 14 éleveurs norvégiens, conduite par Mme Tone Vaag, Présidente de l’Association des éleveurs ovins de Norvège (Norsk Sau og Geit), s’est rendue dans les montagnes du Mercantour, des Préalpes de Grasse et du Canjuers afin de se renseigner sur les solutions mises en œuvre par les éleveurs français face aux loups. En effet, confrontés à de gros problèmes avec les prédateurs dans leur pays, les éleveurs norvégiens s’entendent souvent dire que cela se passe bien dans les autres pays et notamment en France. Lors de leur visite, organisée par Yvonne Tonnaer et Oivind Loken (Norsk bonde og smaabrukarlag), et par l’APPAM et le CERPAM côté français, ils ont visité cinq exploitations ou alpages soumis à la prédation. Le travail réalisé avec les chiens de protection, ainsi que la sécurisation des parcs de pâturage, leur ont été présentés, en association avec le Parc national du Mercantour, les DDTM des Alpes-Maritimes et du Var, enfin l’Armée sur le camp militaire du Canjuers. Lors de cette visite, les éleveurs norvégiens ont pu également rencontrer des scientifiques et spécialistes
engagés sur la question de la protection des troupeaux en France, en Suisse et en Italie comme Jean-Marc Landry de l’IPRA, Ueli Pfister, Président de l’Association suisse des éleveurs détenteurs de chiens de protection, et Mario Massucci de la Société centrale canine.
Pendant trois jours, les éleveurs de Norvège ont rencontré au total une quinzaine d’éleveurs de la France méditerranéenne. Ils ont pu découvrir leurs pratiques ainsi que

leurs initiatives en matière de transformation, vente directe et agrotourisme, et déguster leurs produits. Mais c’est surtout le problème du loup qui a fait l’objet d’un examen attentif. Les éleveurs français ont exposé le très haut niveau de prédation auquel ils sont confrontés, les limites des moyens de protection, la situation de détresse vécue

 par nombre d’entre eux, enfin la difficulté de mise en œuvre d’une politique de prélèvements de loups.
 Les éleveurs norvégiens connaissent une situation largement comparable dans leur pays, dans un contexte très différent d’élevage de montagne froide. Ils considèrent que leurs petits troupeaux, libres l’été, ne sont pas protégeables. Le regroupement nocturne et la conduite serrée par un berger ne sont pas possible en raison des agneaux au pâturage. Les chiens de protection ne sont pas efficaces en raison du caractère non grégaire de leurs brebis, dispersées dans toute la montagne. Les éleveurs norvégiens et français ont affirmé une grande solidarité face à leur situation commune, et la nécessité d’établir des échanges entre éleveurs européens sur cette question très difficile pour tous.



Pour en savoir plus : secretariat@cerpam.fr