mercredi 6 décembre 2017

Aveyron – le CERPAM participe à un travail de recherche sur l’arrivée du loup



Le 14 novembre 2017 à Rodez, se déroulait sous la présidence de M. le Préfet la restitution officielle de l’étude menée par l’INRA et SupAgro Montpellier avec la participation du CERPAM, intitulée : « L’adoption des moyens de protection des troupeaux sur le territoire des Grands Causses permettrait-elle aux systèmes d’élevage ovins de rester viables face à l’arrivée des loups ? ». Ce travail de recherche, mené à l’initiative de la Préfecture de l’Aveyron dans un contexte de prédation soudaine, concerne 45 communes du sud-est du département. Elle se place en anticipation d’une éventuelle présence régulière de loups dans le département, premier département moutonnier de France. Le périmètre étudié présente un intérêt scientifique par sa diversité de milieux et de systèmes d’élevage basés sur le pâturage, dont plusieurs se retrouvent également dans d’autres régions françaises.



Les résultats montrent que la mise en œuvre de la protection modifierait le fonctionnement et les performances des élevages, les plus pâturants étant les plus impactés ; elle alourdirait le travail des éleveurs et nécessiterait le recours à du salariat. Les scenarii de repli important ou total en bergerie impacteraient très fortement la viabilité économique des élevages. L’ampleur des moyens de protection nécessaires pour protéger tous les lots d’animaux au pâturage a été chiffrée pour les 315 exploitations : 3 400 kilomètres de clôtures fixes sécurisées, 2 850 chiens et 74 salariés. Le coût annuel moyen de la protection par élevage serait de 24 000 euros (scenario conduite de troupeau non modifiée) ou 20 000 euros (conduite de troupeau modifiée a minima, afin de réduire les coûts de protection). Compte tenu de la prise en charge partielle par le plan loup 2013-2017 du coût de protection, entre 25 et 40 % des élevages laitiers seraient sous le seuil de viabilité économique. Enfin, la mise en œuvre de la protection dans les élevages aurait des conséquences néfastes sur les paysages et la biodiversité inféodée aux milieux ouverts, ainsi que sur la dynamique agricole locale.




 Pour en savoir plus : lgarde@cerpam.fr