Pour l’édition 2017
des Rencontres nationales des acteurs du
pastoralisme, le CERPAM a invité l’AFP à venir découvrir les initiatives et
problématiques pastorales varoises les 28 et 29 septembre 2017. Elles ont rassemblé
plus d’une centaine de professionnels, éleveurs, agents de l’Etat et des
collectivités locales, forestiers, techniciens pastoraux, chercheurs. La visite
du Camp militaire de Canjuers, propriété d’Etat
sur 35 000 ha et haut lieu du pastoralisme avec 18 000 ha
pâturés, a constitué un point fort de ces rencontres : 34 éleveurs
individuels ou regroupés dans sept Groupements pastoraux ou Associations de
Transhumance hivernale y déploient leurs troupeaux. Les activités militaires
conditionnent lourdement le pâturage. Mais c’est dans le cadre d’une instance
de discussion associant tous les acteurs que ces contraintes peuvent être anticipées
et que les éleveurs organisent leur pâturage. Face au poids considérable de la
prédation, les éleveurs de Canjuers se sont récemment rassemblés dans une
association qui agrège en outre les collectivités locales, le CERPAM, la
Chambre d’agriculture du Var et la Fédération des chasseurs du Var.
Interlocuteur de l’autorité militaire, cette association vise à expérimenter
des solutions innovantes pour une « coadaptation » active :
il s’agit ainsi de raisonner les interventions effectuées sur les meutes de
loups tout autant que les intenses efforts de protection déjà réalisés.
Le lendemain les
participants ont été accueillis par la Communauté de communes du Pays de
Fayence pour présenter une démarche territoriale : le Plan d’Orientation
Pastoral Intercommunal (POPI). Ce dispositif, existant à l’échelle de la région
Provence-Alpes-Côte d’Azur, permet de faire émerger et accompagner des projets
pastoraux répondant aux multiples usages du territoire. Ce fût, en cette année
de sécheresse et d’incendies catastrophiques, l’occasion de rappeler que le Var
a toujours été un département pionnier pour prévenir les feux en déployant les
troupeaux dans les massifs forestiers : association dans la durée de tous
les partenaires, organisation de la transhumance hivernale, équipements des
coupures de combustible, mobilisation de MAEC… Mais la pression de la prédation
pousse les éleveurs à quitter les bois, particulièrement vulnérables aux loups.
Elle menace la valorisation des surfaces sylvopastorales et conduit à une
fragilisation de l’édifice DFCI.
Pour en savoir plus : pthavaud@cerpam.fr