Au mois de décembre
dernier, une délégation algérienne a été reçue dans notre région dans le cadre
d’une action de coopération entre l’Algérie et l’Union européenne intitulée
« Programme d’action pilote pour le développement rural et
l’agriculture ». Le voyage d’études élaboré par l’INRA de Montpellier
visait à présenter un panel représentatif d’actions liées au
« développement rural participatif et la valorisation des ressources
locales ». La délégation était composée de représentants de domaines
d’activité très diversifiés : forêt, développement rural, tourisme et
artisanat, agriculture. La visite dans la vallée du Haut Verdon a permis au
CERPAM de présenter la réalité de l’activité pastorale dans notre région, la
loi pastorale française, le fonctionnement des groupements pastoraux, enfin les
programmes d’aides financières aux équipements (points d’eau, cabanes).
Les questions, échanges
et débats qui ont ponctué l’exposé ont mis en lumière des points de convergence
quant aux enjeux actuels et futurs liés au pastoralisme de part et d’autre de
la Méditerranée. La question du changement climatique a bien souvent été au
cœur des discussions avec un constat partagé d’une modification du régime des
pluies dont l’incidence sur les ressources fourragères devient de plus en plus
fréquemment difficile à gérer dans les systèmes pastoraux en termes
quantitatifs certes, mais aussi en termes de planification des calendriers de
pâturage et de production. De par son effet retard sur la sécheresse, la piste
du sylvopastoralisme est apparue comme une solution crédible à cette situation,
à condition d’être en capacité de combiner gestions durables des ressources
forestières et pastorales. Comme dans notre région, les forestiers ne voient
pas toujours d’un bon œil la pénétration des troupeaux en forêt. Pour nombre de
participants, il serait souhaitable de créer des instances locales de
concertation et de suivi multipartites (forestiers, agricoles, pastoraux),
formées de représentants de l’administration et de responsables professionnels
afin d’organiser au mieux cette pratique dans l’espace et dans le temps. Des
échanges riches qui donnent envie d’être poursuivis sur la rive sud de la
grande bleue !
Pour en savoir plus : sgole@cerpam.fr