A la demande de la
commune de Saint-Maurice en Valgaudemar, conseillée par le Parc National des
Ecrins, un diagnostic pastoral a été réalisé sur l’alpage ovin de Rochimont.
Cet alpage est représentatif d’une certaine catégorie d’alpages du Valgaudemar
et du Champsaur : il s’agit de petites unités, au relief accidenté,
accessibles au prix de plusieurs heures de marche, et ne pouvant accueillir que
300 ovins au maximum. Ces unités ne sont jusqu’à présent pas gardées, les
faibles effectifs ne permettant pas de rentabiliser l’emploi de bergers. Dans
le cas présent, plusieurs difficultés viennent se conjuguer sur l’alpage de
Rochimont : des échappées du troupeau de plus en plus fréquentes en dehors
de l’alpage, un déséquilibre manifeste entre les crêtes surfréquentées par les
animaux et les pelouses denses du bas d’alpage délaissées… A quoi vient se
rajouter l’essoufflement de l’éleveur responsable du troupeau, qui jongle entre
ses journées de surveillance sur l’alpage et son travail sur l’exploitation.
La prédation, pour
l’instant peu importante sur l’alpage mais bien présente sur les alpages voisins,
vient aujourd’hui bouleverser cet équilibre précaire. Tous ces facteurs
combinés ont fait émerger l’idée d’embaucher un berger. Le diagnostic pastoral
avait trois objectifs : mettre en évidence les atouts et contraintes de
l’alpage, construire un calendrier de pâturage destiné à devenir la feuille de
route du berger, et lister les équipements pastoraux manquants. Un cheminement
intéressant, avec une Commune qui s’implique puisqu’elle fait d’ores et déjà
construire une cabane neuve pour l’été prochain, des éleveurs motivés (bien
qu’un peu inquiets) pour prendre le virage du changement, et l’appui du Parc national
des Ecrins qui souhaite déjà pouvoir raisonner à l’échelle des vallées pour
essayer de sauver ces petits alpages gérés à l’arrage pour reprendre l’expression locale…