mardi 29 janvier 2013

Var : un travail considérable d’adaptation de l’élevage dans le Canjuers, une prédation toujours très forte



Dans le Canjuers, le poids de la prédation est resté contenu pendant les premières années d’arrivée d’un loup, malgré un premier pic d’attaque en 2003. Mais à partir de 2008, tout explose avec la constitution d’une meute. Très vite, les dégâts subis par les éleveurs atteignent désormais 500 à 600 animaux par an. C’est près de 4 % de taux de perte annuel pour les 15 000 ovins et caprins au pâturage !  C’est que le Canjuers est un territoire très particulier, un  immense camp militaire dont l’établissement dans les années 1970 a conduit à exproprier tous les éleveurs. Ces derniers ont conservé des droits de pâturage sur toute la périphérie du camp, mais sont désormais réinstallés à l’extérieur. Et le

pâturage est logiquement soumis aux contraintes liées aux activités militaires, ce qui s’est traduit notamment par la difficulté d’implantation d’équipements pastoraux.

En 2005, une première étude du CERPAM soulignait l’extrême vulnérabilité des éleveurs pâturant le Canjuers en cas d’implantation d’une population de loups sur ce territoire de parcours méditerranéens : "prédiction" malheureusement confirmée 3 ans plus tard. Cette étude identifiait les actions à mener et qui ont été engagées à grande échelle à partir de 2007 :
Réalisation de 13 diagnostics de vulnérabilité qui concernent prés de 20 000 ha ( 2/3 de la surface pastorale et 67% des unités pastorales)
Constitution de 6 groupements pastoraux qui gèrent plus de la moitié du territoire pastoral de Canjuers
11 parcs de regroupement nocturne et 1 parc d’appui au gardiennage
7 points d’abreuvement pour sécuriser l’accès à l’eau (stockage et distribution)
3 cabanes pastorales et 2 bâtiments d’élevage à réaliser ou rénover et
222 ha de coupes de bois
286 ha de brûlage dirigé
100 ha de débroussaillement

L’impact réel de ces mesures devra être évalué dans le temps afin de mesurer leur efficacité. L’effort d’adaptation demandé aux éleveurs et assumé par eux est considérable. Il est nécessaire également d’engager une régulation du prédateur pour diminuer la pression sur les troupeaux.

 

Pour en savoir plus : pthavaud@cerpam.fr