Dans le Vaucluse, les attaques de loups ont commencé en
2009. Après Bédoin, puis Sault, ce sont désormais les communes de Lagarde
d’Apt, Aurel et Monieux qui sont désormais touchées. La prédation a plus que
doublé en 2012, avec 9 attaques et 36 animaux constatés et reconnus au titre du
loup. Les attaques se sont produites de juin à novembre. En complément,
plusieurs éleveurs du Luberon signalent des disparitions discrètes d’animaux
jeunes et en bonne santé dans les bois pâturés en fin d’automne et hiver.
Cependant, la difficulté de retrouver les carcasses ainsi que l’action des
prédateurs secondaires et charognards a empêché pour l’instant de faire
reconnaître cette réalité. Le sentiment d’inquiétude s’accroît dans ces
collines méditerranéennes où les troupeaux sont particulièrement vulnérables en
automne et en hiver, qu’ils soient gardés ou plus généralement conduits en
parcs clôturés qui ne peuvent suffire à interdire l’entrée aux loups. Enfin,
autour des villages et dans les collines faisant l’objet d’une intense fréquentation
péri-urbaine, la présence de chiens de protection paraît à beaucoup
problématique et source de conflits.
Une action de formation a été engagée pour les éleveurs
concernant les chiens de protection, assurée par Jean-Marc Landry, une deuxième
session a eu lieu en 2012 rassemblant une douzaine d’éleveurs. Par ailleurs,
les éleveurs les plus touchés tentent de s’organiser individuellement ou par la
création de groupement pastoral afin d’embaucher des bergers salariés, mais les
obstacles sont nombreux : absence de logement adapté, absence de
convention collective adaptée, et surtout, difficulté de recruter des bergers
ayant les connaissances ou se portant volontaires pour garder des troupeaux en
hiver dans des collines boisées dans des conditions difficiles.
Pour en savoir plus : bbeylier@cerpam.fr