Du 27 au 29 octobre
2014, une délégation de 14 éleveurs norvégiens, conduite par Mme Tone Vaag,
Présidente de l’Association des éleveurs ovins de Norvège (Norsk Sau og Geit),
s’est rendue dans les montagnes du Mercantour, des Préalpes de Grasse et du
Canjuers afin de se renseigner sur les solutions mises en œuvre par les
éleveurs français face aux loups. En effet, confrontés à de gros problèmes avec
les prédateurs dans leur pays, les éleveurs norvégiens s’entendent souvent dire
que cela se passe bien dans les autres pays et notamment en France. Lors de
leur visite, organisée par Yvonne Tonnaer et Oivind Loken (Norsk bonde og
smaabrukarlag), et par l’APPAM et le CERPAM côté français, ils ont visité cinq
exploitations ou alpages soumis à la prédation. Le travail réalisé avec les
chiens de protection, ainsi que la sécurisation des parcs de pâturage, leur ont
été présentés, en association avec le Parc national du Mercantour, les DDTM des
Alpes-Maritimes et du Var, enfin l’Armée sur le camp militaire du Canjuers.
Lors de cette visite, les éleveurs norvégiens ont pu également rencontrer des
scientifiques et spécialistes
engagés sur la
question de la protection des troupeaux en France, en Suisse et en Italie comme
Jean-Marc Landry de l’IPRA, Ueli Pfister, Président de l’Association suisse des
éleveurs détenteurs de chiens de protection, et Mario Massucci de la Société
centrale canine.
Pendant trois jours,
les éleveurs de Norvège ont rencontré au total une quinzaine d’éleveurs de la
France méditerranéenne. Ils ont pu découvrir leurs pratiques ainsi que
leurs initiatives en
matière de transformation, vente directe et agrotourisme, et déguster leurs
produits. Mais c’est surtout le problème du loup qui a fait l’objet d’un examen
attentif. Les éleveurs français ont exposé le très haut niveau de prédation
auquel ils sont confrontés, les limites des moyens de protection, la situation
de détresse vécue
par nombre d’entre
eux, enfin la difficulté de mise en œuvre d’une politique de prélèvements de
loups.
Les éleveurs norvégiens connaissent une
situation largement comparable dans leur pays, dans un contexte très différent
d’élevage de montagne froide. Ils considèrent que leurs petits troupeaux,
libres l’été, ne sont pas protégeables. Le regroupement nocturne et la conduite
serrée par un berger ne sont pas possible en raison des agneaux au pâturage.
Les chiens de protection ne sont pas efficaces en raison du caractère non
grégaire de leurs brebis, dispersées dans toute la montagne. Les éleveurs
norvégiens et français ont affirmé une grande solidarité face à leur situation
commune, et la nécessité d’établir des échanges entre éleveurs européens sur
cette question très difficile pour tous.
Pour en savoir plus : secretariat@cerpam.fr