mardi 18 novembre 2014

Vaucluse – le pâturage pour entretenir la Réserve de Chasse et de Faune sauvage de Donzère -Mondragon



La Compagnie Nationale du Rhône (CNR) a été créée en 1933 pour mettre en œuvre la construction de 19 aménagements  convertissant la force motrice du fleuve en électricité. Le canal de dérivation de Donzère-Mondragon est l’ouvrage le plus important avec 33 Km de long. Achevé après 5 ans de travaux, il a été inauguré en 1952. Le statut de Réserve de chasse et de gibier d’eau a été institué en 1954, reconduit en 1997. La gestion en a été confiée  dès l’origine à l’ONCFS. A cheval entre la Drôme et le Vaucluse, la Réserve s’étire sur une bande de 28 km de long et sur 300 à 850 m de large sur les communes de Donzère, Pierrelatte, La Garde Adhémar, St- Paul-Trois-Châteaux, Bollène et Mondragon. Malgré la jeunesse du site et son caractère artificiel, la biodiversité y est d’ores et déjà remarquable. Elle est entretenue par le pâturage de 3 types d’animaux : des vaches galloway conduites par le regroupement de 3 éleveurs sur la partie drômoise depuis 1999 ; des chevaux konik polski au centre gérés directement par l’ONCFS ; enfin, des chèvres "débroussailleuses" gérées par une entreprise spécialisée sur des ronciers dans la partie sud.
En 2014, à la demande de la CNR et en partenariat avec l’ONCFS, l’Université d’Avignon a engagé une expertise sur la gestion du site en partenariat avec le CERPAM, suite à des interrogations sur l’impact du pâturage et le choix des priorités. L’étude a permis d’établir les chargements animaux et de mesurer l’impact sur le milieu. Elle a conduit l’ensemble des partenaires à s’interroger sur la compatibilité entre les attentes fortes des gestionnaires et la conduite des animaux, mais aussi sur la viabilité et la faisabilité d’un troupeau uniquement débroussailleur mobilisé en "prestation de service". Des préoccupations qui dépassent de loin le cadre habituel agri-environnemental, où l’on recherche plutôt la synergie entre le besoin d’alimentation du troupeau d’un éleveur et le bénéfice environnemental du pâturage.

Pour en savoir plus : bbeylier@cerpam.fr